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Jean-Marc Ayrault rejette toute idée de front anti-Merkel

Jean-Marc Ayrault a rejeté vendredi toute idée de front des pays du Sud de l'Europe pour isoler la chancelière allemande Angela Merkel dans les discussions sur les mesures à prendre pour sortir la zone euro de la crise. "Ce n'est absolument pas ma positio

Jean-Marc Ayrault a rejeté vendredi toute idée de front des pays du Sud de l'Europe pour isoler la chancelière allemande Angela Merkel dans les discussions sur les mesures à prendre pour sortir la zone euro de la crise. "Ce n'est absolument pas ma positio - -

Le Premier ministre français a rejeté vendredi tout idée de front des pays du Sud de l'Europe pour isoler la chancelière allemande Angela Merkel dans les discussions sur les mesures à prendre pour sortir la zone euro de la crise.

Le Premier ministre français a rejeté vendredi tout idée de front des pays du Sud de l'Europe pour isoler la chancelière allemande Angela Merkel dans les discussions sur les mesures à prendre pour sortir la zone euro de la crise. "Ce n'est absolument pas ma position et ce n'est pas celle de la France", a déclaré Jean-Marc Ayrault sur Europe 1 au lendemain d'une rencontre à Rome entre le président François Hollande et le président du Conseil italien Mario Monti. Chercher à isoler Angela Merkel pour la faire plier "serait une grave faute politique qui n'aboutirait à aucune solution", a ajouté le Premier ministre français, qui a au contraire jugé nécessaire "un dialogue plus fort encore" entre Paris et Berlin.

"Il faut prendre les choses avec sérieux et courage"

Il s'est adressé directement en allemand à la chancelière : "Wir haben eine gemeinsame Verantwortung, Europa eine Zukunft zu geben. Wie Mitterrand und Kohl, François Hollande und Frau Merkel sind davon überzeugt." Jean-Marc Ayrault a assuré lui-même la traduction en français en y ajoutant quelques éléments. "Nous avons la responsabilité commune de donner un avenir à l'Europe parce qu'aujourd'hui l'Europe est en crise et doute de son avenir, et le monde doute de son avenir", a-t-il dit. "Je suis convaincu que comme (François) Mitterrand et (Helmut) Kohl, François Hollande et Mme Merkel trouveront ensemble la réponse, parce qu'ils en sont convaincus." Lors d'un déplacement en province, jeudi, le Premier ministre avait invité Angela Merkel à ne pas "se laisser aller à des formules simplistes" face à une situation "critique".
"Il faut prendre les choses avec sérieux et courage", avait-il ajouté, en réponse à la chancelière, qui a lancé jeudi, dans un discours au Bundestag, une mise en garde contre les "recettes miracle" à court terme et les solutions de facilité. Angela Merkel faisait notamment allusion aux euro-obligations et à un mécanisme de garantie des dépôts des banques proposés par nombre de ses partenaires européens, dont François Hollande. Elle a aussi de nouveau plaidé pour une intégration politique européenne plus forte.

"L'Allemagne et la France, main dans la main, doivent trouver une solution"

Au même moment, le président français exposait à Rome sa vision de nouveaux instruments financiers de soutien à la croissance économique européenne et à l'euro. Une approche que Jean-Marc Ayrault a de nouveau défendu vendredi matin sur Europe 1. Il a jugé "souhaitable" la perspective d'une union politique plus forte demandée par Angela Merkel. "Mais il faut du temps pour y parvenir et il y a des préalables", a-t-il ajouté. "Le préalable c'est aujourd'hui à la fois de maîtriser nos déficits et de relancer la croissance." François Hollande, Mario Monti, Angela Merkel et le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, doivent se retrouver vendredi à Rome, pour tenter d'élaborer une position commune avant le Conseil européen des 28 et 29 juin. "Il faut que l'Allemagne et la France, main dans la main, trouvent le 28 et 29 juin, avec les autres partenaires européens une solution pour sortir l'Europe de la crise", a dit Jean-Marc Ayrault. "Je suis sûr que nous la trouverons."

Alors qu'Angela Merkel est engagée dans un âpre débat avec son opposition sociale-démocrate et verte sur la ratification du pacte budgétaire européen et du Mécanisme européen de stabilité, François Hollande et son Premier ministre ont reçu mercredi à Paris les dirigeants du SPD. La droite française y a vu une mauvaise manière à l'égard de la chancelière allemande, ce que Jean-Marc Ayrault a récusé. "Ce n'est pas de l'inélégance (...) parce que les sociaux-démocrate, en Allemagne, ont la même aspiration que nous, c'est-à-dire sortir de la crise, redonner de l'air à la croissance", a-t-il déclaré. La chancelière "sait qu'elle a besoin du concours des sociaux-démocrates pour avoir une majorité sur le traité budgétaire, donc c'est bien normal qu'on discute à la fois avec Mme Merkel et son parti et qu'on discute aussi avec son opposition", a ajouté le Premier ministre français.