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Jean-Marc Ayrault persiste et signe contre le terme "austérité"

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a une nouvelle fois récusé mercredi le terme d'austérité pour définir sa politique budgétaire, jugeant au contraire que sa décision de maintenir les effectifs de la fonction publique contredisait ses détracteurs. /P

Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a une nouvelle fois récusé mercredi le terme d'austérité pour définir sa politique budgétaire, jugeant au contraire que sa décision de maintenir les effectifs de la fonction publique contredisait ses détracteurs. /P - -

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a une nouvelle fois récusé mercredi le terme d'austérité pour définir sa politique...

PARIS (Reuters) - Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a une nouvelle fois récusé mercredi le terme d'austérité pour définir sa politique budgétaire, jugeant au contraire que sa décision de maintenir les effectifs de la fonction publique contredisait ses détracteurs.

Le gouvernement vient d'annoncer 7,2 milliards d'euros d'impôts supplémentaires pour 2012 dans un train de mesures qui épargne, selon lui, les classes populaires et moyennes.

Invité du journal de 20 heures de TF1, le chef du gouvernement s'est dit "fondamentalement hostile à l'austérité".

"L'austérité, c'est l'affaiblissement de la France, la multiplication des injustices (...) C'est ce que nous combattons", a-t-il déclaré, revendiquant "le sérieux et la sincérité" de son action.

Jean-Marc Ayrault a comparé l'austérité pour la France à une famille confrontée au surendettement.

Refusant de "jouer tout le temps sur les mots", Jean-Marc Ayrault a demandé "à être jugé non pas sur (s)es paroles mais sur (s)es actes et (s)es résultats", y compris en matière d'emploi.

"Je devrai rendre des comptes, c'est normal", a-t-il dit.

Dans l'après-midi au Sénat, Jean-Marc Ayrault avait déjà récusé "cette austérité qu'on a voulu nous imposer en Europe".

"L'austérité, c'est ce que nous ne voulons pas parce que c'est l'appauvrissement des classes populaires, des classes moyennes, c'est ce qui se passe en Grèce, nous ne voulons pas de cela pour la France", a-t-il dit à la chambre haute après lui avoir présenté les fondements de sa politique pour le quinquennat de François Hollande.

"Nous ne voulons pas la baisse des salaires, nous ne voulons pas la baisse des salaires des fonctionnaires, nous ne voulons pas la baisse des pensions, nous ne voulons pas la dégradation des services publics", a-t-il clamé devant les sénateurs.

"DES EFFORTS À FAIRE PARTOUT"

Lors de son discours de politique générale à l'Assemblée nationale mardi, il avait dit que les "classes populaires et les classes moyennes seraient épargnées par l'effort budgétaire, puisque serait abrogée la hausse de la TVA" dite "sociale" que le précédent gouvernement avait prévu de mettre en place à l'automne.

La ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, a rompu mercredi sur RTL avec le discours gouvernemental en avertissant les fonctionnaires français qu'ils devaient se préparer à "un grand moment de rigueur".

"Il y a des efforts à faire partout, mais pas des coupes sombres, la méthode ancienne qui consistait à dire 'on coupe on coupe'", a expliqué Jean-Marc Ayrault sur TF1.

Le Premier ministre a renvoyé sur ce point à la grande conférence sociale de lundi et mardi, où les partenaires sociaux réfléchiront aux missions de service public, "ce qu'il faut conserver, décentraliser, réorganiser pour trouver des marges de manoeuvre et d'économie".

"Mais cela ne se fera pas sur le dos des fonctionnaires, la qualité au travail, leur rémunération", a-t-il assuré.

Jean-Marc Ayrault s'est par ailleurs défendu d'avoir pris pour cible les classes moyennes en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires dans les entreprises de plus de 20 salariés.

"C'est une mesure que j'assume", a-t-il dit, estimant que "beaucoup d'employeurs qui auraient pu embaucher ne l'ont pas fait à cause de cette mesure".

"L'emploi, aujourd'hui c'est la priorité et je crois que les Français le comprendront", a-t-il estimé.

Dans le souci affiché de préserver le pouvoir d'achat des classes moyennes et populaires, Jean-Marc Ayrault a annoncé que le prix du gaz n'augmenterait pas plus que l'inflation.

Il a aussi évoqué la mise en place d'un forfait afin de faciliter l'accès du gaz et de l'électricité à des prix abordables pour tous. (voir )

Julien Ponthus et Elizabeth Pineau