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Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry sonnent la mobilisation

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry ont fait mine mardi d'effacer leur rivalité récente pour le poste de Premier ministre pour parler d'une même voix et unifier le Parti socialiste dans l'optique des élections législatives du mois prochain. /Photo prise le

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry ont fait mine mardi d'effacer leur rivalité récente pour le poste de Premier ministre pour parler d'une même voix et unifier le Parti socialiste dans l'optique des élections législatives du mois prochain. /Photo prise le - -

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry ont fait mine mardi d'effacer leur rivalité récente pour le poste de Premier ministre pour ranger d'une même voix le Parti socialiste en ordre de bataille pour les élections législatives du mois prochain.

Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry ont fait mine mardi d'effacer leur rivalité récente pour le poste de Premier ministre pour ranger d'une même voix le Parti socialiste en ordre de bataille pour les élections législatives du mois prochain.

Le chef du gouvernement et la première secrétaire du PS, qui conduiront ensemble la bataille pour les scrutins des 10 et 17 juin, ont harangué les parlementaires socialistes massés dans une annexe de l'Assemblée nationale à Paris.

Les symboles étaient nombreux dans la présence côte à côte à la tribune de la maire de Lille, qui a refusé d'entrer au gouvernement après que Jean-Marc Ayrault lui a été préféré pour Matignon, et du nouveau Premier ministre, qui connaissait parfaitement l'assistance pour avoir présidé pendant 15 ans le groupe socialiste à l'Assemblée.

Tous deux ont insisté sur l'importance pour le nouveau gouvernement de disposer d'une large majorité parlementaire et ont mis en garde contre le risque que représenterait selon eux une cohabitation en cas de victoire de la droite.

Les querelles d'ego appartiennent au passé, a assuré Martine Aubry, qui a bien caché l'amertume qu'elle pourrait ressentir après un nouvel échec personnel, faisant suite à sa défaite face à François Hollande lors de la "primaire" qui a désigné à l'automne dernier le candidat socialiste pour la présidentielle.

"Nous sommes tous utiles là où nous sommes", a-t-elle dit. "Il faut que chacun soit derrière le chef du gouvernement et oublie sa propre tête par rapport à celle qui est essentielle".

L'enjeu de la réunion de mardi, qui s'est déroulée à huis clos après un préambule offert à la curiosité des médias, a été résumé par François Brottes, président par intérim du groupe socialiste à l'Assemblée.

"Sans majorité à l'Assemblée nationale, le président de la République ne pourra pas mettre en oeuvre son projet pour la France", a-t-il dit. "Le mot austérité ne pourra sortir du dictionnaire que si nous gagnons les législatives".

Les sujets qui fâchent, comme l'exclusion du Parti socialiste de ceux qui refusent de s'effacer devant un candidat écologiste en vertu d'un accord national entre les deux formations, ont été abordés à l'abri des oreilles indiscrètes.

AYRAULT ENNEMI DE LA COHABITATION

Jean-Marc Ayrault a martelé le message principal.

"Les 10 et 17 juin, il faut une majorité forte, une majorité solide, une majorité cohérente", a-t-il dit.

"La droite est sans doute dans son rôle lorsqu'elle demande aux électeurs de défaire en juin ce qu'ils ont décidé en mai mais il nous appartient à nous, à vous, de rappeler ce que signifierait une cohabitation pour le pays", a-t-il ajouté.

"Une cohabitation, ce serait l'impossibilité pour le président de la République de peser en faveur d'une vraie réorientation de la politique européenne pour qu'elle conduise à plus de croissance et de protection. Une cohabitation, ce serait l'affaiblissement de la France face à nos partenaires en Europe et dans le monde".

Le Premier ministre comme la patronne du PS n'ont pas manqué de saluer les débuts de la présidence de François Hollande, notamment son entrée sur la scène internationale, fracassante selon eux et plutôt réussie aux dires de la plupart des observateurs.

"Cela faisait longtemps que les Français attendaient un président de la République comme celui-là", a dit Martine Aubry.

Jean-Marc Ayrault a souligné une nouvelle fois que le gouvernement était déjà au travail et annoncé qu'il présenterait mercredi en conseil des ministres un "calendrier social" et préconiserait la concertation avec les syndicats.

Martine Aubry a évoqué pour sa part le Conseil européen informel qui doit se tenir mercredi à Bruxelles et a prédit que François Hollande y insisterait auprès de la chancelière Angela Merkel sur la nécessité de stimuler la croissance pour sortir de la crise qui continue d'ébranler les pays de la zone euro.

"Le Conseil européen du 23 mai doit être une occasion d'accélérer la pression sur l'Allemagne", a dit la première secrétaire du PS.