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Jean-Marc Ayrault enterre la « taxe Nutella » sur l'huile de palme

En déplacement en Malaisie, deuxième producteur mondial d’huile de palme, que Jean-Marc Ayrault a jugé opportun d’annoncé la fin de l’idée d’une taxe sur ce produit

En déplacement en Malaisie, deuxième producteur mondial d’huile de palme, que Jean-Marc Ayrault a jugé opportun d’annoncé la fin de l’idée d’une taxe sur ce produit - -

Le Premier ministre était en visite lundi en Malaisie, deuxième producteur mondial d'huile de palme. Il en a profité pour affirmer que « La France n'est pas hostile à l'huile de palme » et d’ajouter qu’une taxe sur l’huile de palme n’est pas envisagée.

C’est en déplacement en Malaisie, deuxième producteur mondial d’huile de palme, que Jean-Marc Ayrault a jugé opportun d’annoncé la fin de l’idée d’une taxe sur ce produit précisant que son gouvernement n'avait « soutenu aucun amendement ». En novembre 2012, la commission des affaires sociales du Sénat avait adopté un "amendement Nutella" au projet de budget 2013 de la Sécurité sociale. Il visait à augmenter de 300 % la taxe sur l'huile de palme, son produit phare. Mais à l'Assemblée, la plupart des députés PS avaient voté contre.

L’huile de palme ni écolo ni saine

L'huile de palme, présente dans de nombreux aliments manufacturés, est accusée de favoriser l'obésité et la déforestation. Actuellement, seule la mention « huile végétale » est visible sur les produits contenant de l'huile de palme. Dès l'année prochaine, une règlementation européenne rendra obligatoire l'indication du détail des huiles utilisées pour fabriquer un produit.

« Une déclaration à l’attention de la Malaisie »

Olivier Andro est chargé de mission alimentaire à l'UFC-Que Choisir et lui ne désespère pas quand à l’idée de voir « une taxe Nutella » après avoir analysé la déclaration de Jean-Marc Ayrault. « Nous n’avons pas l’impression que cette sortie de Jean-Marc Ayrault soit une annonce. Nous avons plus l’impression qu’il s’agit d’une déclaration à l’attention de la Malaisie. L’huile de palme est peut être une sorte de bouc émissaire car c’est facile à mettre en avant. Mais ce serait oublier qu’il y a bien d’autres composés comme les matières grasses animales, le sucre, le sel… qui ont des problèmes nutritionnels. Nous ce qui nous semblerait important c’est que le gouvernement à travers le ministère de la Santé, oblige l’industrie agro-alimentaire à modifier la composition de ses produits ».

« Les politiques parlent de santé mais n’y comprennent rien »

Pour le nutritionniste Arnaud Cocaul, avec ces histoires de taxe, on se trompe de débat. « Les politiques s’emparent du discours nutritionnel ou médical auquel ils ne comprennent rien. L’huile de palme, je suis contre le fait de l’utiliser beaucoup dans l’alimentation en revanche, je ne pense pas qu’il faille taxer car les industriels vont reproduire le surcoût. Et qui va être le plus touché ? Les populations au profil économique fragilisé. Il faut faire de l’éducation. L’éducation, c’est de la prévention et on devrait mieux mettre de l’argent là-dedans ».

Tugdual de Dieuleveult avec M. Bodrero