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Jean-Claude Mailly: Manuel Valls "est violent dans la parole"

Jean-Claude Mailly a vertement critiqué le Premier ministre ce mercredi sur BFMTV, estimant qu'il était "violent dans la parole". Le secrétaire général de FO s'est par ailleurs interrogé sur une possible instrumentalisation des violences par le gouvernement afin de déplacer le débat sur la loi Travail.

Alors que les débordements de cette nouvelle journée de mobilisation contre la loi Travail ont été largement condamnés par la classe politique, la menace brandie par le gouvernement de faire interdire les manifestations si les violences persistent a déclenché un tollé dans les rangs des syndicats.

Jean-Claude Mailly est d'ailleurs lui aussi monté au créneau sur BFMTV, brocardant un "Premier ministre violent dans la parole", dont le président se ferait l'écho.

"Nous avons dénoncé ce qu'il s'est passé à l'hôpital Necker. Ces violences pénalisent aussi les syndicats. On en est victimes parce qu'on ne parle plus du projet de loi on parle uniquement des violences", a affirmé le secrétaire général de Force ouvrière.

Selon lui, Manuel Valls aurait tenu un discours ambigu, laissant entendre une certaine responsabilité des services d'ordre des syndicats dans les violents débordements de la veille.

"Je voudrais qu'on (ndlr le Premier ministre) ne fasse pas d'amalgame. Mettre tout le monde dans le même paquet ce n'est pas responsable", s'est-il indigné.

Un gouvernement qui instrumentalise les violences?

Alors que le préfet de Paris a indiqué que les heurts étaient dus à près de 1.000 casseurs, le syndicaliste s'est interrogé sur une possible instrumentalisation de la part de l'exécutif de ces violences. Une idée qu'avait déjà émise Jean-Pierre Mercier de la CGT, un peu plus tôt dans la journée, estimant que ces individus faisaient "le jeu du gouvernement" et qu'ils semblaient "pilotés par lui tellement ça arrange Valls".

"Est-ce que le gouvernement n'utilise pas ces violences pour faire passer sa loi comme il veut?", a-t-il avancé. 

Jean-Claude Mailly a ensuite fustigé ce qui tiendrait, selon lui, de l'entêtement. "Il y a une manière très simple pour que les manifestations s'arrêtent: que le Premier ministre accepte de dialoguer".

Enfin il n'a pas manqué l'occasion de lancer une dernière petite pique à l'exécutif. "A force de tomber dans les sondages ils vont trouver du pétrole", a-t-il raillé.

Le secrétaire général de Force ouvrière a par ailleurs signalé que pour le moment la manifestation prévue pour le 28 juin était encore programmée.

M.-C.M.