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Jacques Viguier, un coupable "évident" selon des parties civiles

Les avocats des soeurs de Suzanne Viguier, qui a mystérieusement disparu en 2000, ont estimé vendredi que son mari Jacques l'avait tuée dans un moment de folie avant de cacher le corps. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé

Les avocats des soeurs de Suzanne Viguier, qui a mystérieusement disparu en 2000, ont estimé vendredi que son mari Jacques l'avait tuée dans un moment de folie avant de cacher le corps. /Photo d'archives/REUTERS/Stéphane Mahé - -

ALBI, Tarn - Les avocats des soeurs de Suzanne Viguier, qui a mystérieusement disparu en 2000, ont estimé vendredi que son mari l'avait tuée dans un...

ALBI, Tarn (Reuters) - Les avocats des soeurs de Suzanne Viguier, qui a mystérieusement disparu en 2000, ont estimé vendredi que son mari l'avait tuée dans un moment de folie avant de cacher le corps.

Jacques Viguier, un professeur de droit toulousain, comparaît en appel devant la cour d'assises du Tarn pour le meurtre de sa femme après avoir été acquitté en première instance en 2009, faute de preuves matérielles.

Le réquisitoire de l'avocat-général Marc Gaubert, qui avait requis 15 à 20 ans de réclusion à l'encontre de Jacques Viguier en première instance, est attendu vendredi après-midi et le verdict devrait tomber samedi.

Les avocats des deux soeurs de Suzanne Viguier ont tour à tour plaidé vendredi la responsabilité "indéniable, évidente" de l'accusé dans le meurtre.

"Toutes les autres thèses ont été vérifiées par la police puis la justice. Aujourd'hui, il faut redevenir sérieux. Il n'y a pas d'autre piste que la culpabilité de Monsieur Viguier", a déclaré Me Guy Debuisson.

"Il n'a pas voulu tuer sa femme, c'est évident. Mais il l'a tuée quand même, dans un moment de folie. Et il a voulu cacher ce meurtre. Il est intelligent, cet homme. Brillant, même. Ça aurait pu fonctionner. Le crime était presque parfait", a-t-il ajouté.

Son collègue Francis Spizner a abondé dans le même sens, estimant que le professeur de droit s'était emporté après avoir appris que sa femme avait un amant.

"Ce qui s'est passé, nous le savons. Ils se sont disputés, il pète les plombs. Il la tue avec ses mains, pas avec un couteau. Puis il choisit de cacher le corps. Là commencent les erreurs", a estimé l'avocat parisien.

Les proches de Suzanne Viguier se sont divisés jeudi.

Si ses deux soeurs ont accusé Jacques Viguier, leur mère et les trois enfants de l'accusé ont pris à l'inverse son parti.

En théorie, en droit français, sa condamnation est possible en vertu de l'intime conviction des jurés, même en l'absence de preuves matérielles ou d'aveux.

Les indices qui pèsent à son encontre sont considérés par la défense comme trop ténus pour se faire une conviction.

Lors des premières plaidoiries jeudi, Me Laurent de Caunes, avocat de la mère de Suzanne Viguier, a redit que, faute de preuves, "l'accusation se base uniquement sur des sensations."

Au nom des trois enfants de l'accusé, Bérangère Froger a de son côté dénoncé "l'attitude étrange des policiers dont l'intime conviction de la culpabilité de Jacques Viguier était faite dès le départ."

Nicolas Fichot, édité par Yves Clarisse