BFMTV
Politique

Interrogations sur l'avenir de l'équipe gouvernementale

La gestion du dossier de Florange et l'affaire Cahuzac alimentent les interrogations de la presse dominicale sur un possible remaniement en 2013 pour permettre au gouvernement français d'affronter une nouvelle année de crise. /Photo prise le 22 août 2012/

La gestion du dossier de Florange et l'affaire Cahuzac alimentent les interrogations de la presse dominicale sur un possible remaniement en 2013 pour permettre au gouvernement français d'affronter une nouvelle année de crise. /Photo prise le 22 août 2012/ - -

PARIS (Reuters) - La gestion du dossier de Florange et l'affaire Cahuzac alimentent les interrogations de la presse dominicale sur un possible...

PARIS (Reuters) - La gestion du dossier de Florange et l'affaire Cahuzac alimentent les interrogations de la presse dominicale sur un possible remaniement en 2013 pour permettre au gouvernement français d'affronter une nouvelle année de crise.

Le Journal du dimanche (JDD) estime ainsi que François Hollande n'aura d'autre choix que d'installer un "gouvernement de combat", resserré et plus uni.

"Le navire gouvernemental tangue dangereusement", écrit-il. "Et on voit mal comment cette équipe, à la fois pléthorique et dont plusieurs membres sont fragilisés, va pouvoir affronter l'hypercrise annoncée en 2013 par tous les experts économiques."

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius conseille dans le JDD au Premier ministre Jean-Marc Ayrault de "corriger les choses", même s'il pense que "des choses sont très bien faites, d'autres moins bien".

"Ce qui est désolant dans l'affaire de Florange, c'est qu'on a obtenu un résultat correct, le maintien des emplois, mais comme cela a été mal goupillé, les gens ont l'impression qu'il y avait une solution qui aurait tout réglé et c'était faux", dit-il.

Jérôme Cahuzac, qui a mis en musique la rigueur de gauche avec détermination, apparaît comme le ministre le plus fragilisé, avec Pierre Moscovici (Economie) et Christiane Taubira (Justice), estime l'hebdomadaire.

Le Parisien Dimanche se penche plus particulièrement sur la situation du ministre du Budget après les révélations du site d'information Mediapart.

"La pression croît jour après jour sur les épaules de Jérôme Cahuzac et la rumeur commence à courir d'un éventuel remaniement", écrit-il.

"UNE PIECE ESSENTIELLE"

Le ministre du Budget est actuellement l'un des hommes-clés de Jean-Marc Ayrault, qui lui a renouvelé sa confiance.

"Il est une pièce essentielle. Le marathon du budget 2013, c'est lui", souligne François Rebsamen, le patron des sénateurs socialistes, dans Le Parisien Dimanche. "La compétence technique dans un gouvernement taxé parfois d'amateurisme, c'est lui. La lutte contre l'exil fiscal, c'est encore lui."

Le 6 décembre, Mediapart a diffusé une bande sonore dans laquelle un homme présenté comme le ministre du Budget parle de son compte en banque en Suisse.

Détenir un compte en Suisse peut s'avérer politiquement sensible, surtout pour un ministre de gauche chargé, notamment, de traquer l'évasion fiscale.

Devant l'Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac a démenti catégoriquement avoir jamais possédé un compte dans ce pays.

Après s'y être refusé, il a finalement annoncé le 19 décembre avoir demandé à la banque suisse UBS de dire si oui on non il a détenu un compte au sein de cet établissement afin de "clouer définitivement le bec" à ses accusateurs.

UBS avait informé auparavant son avocat qu'elle n'avait pas "pour principe" de transmettre des confirmations négatives, mais le ministre a expliqué sur son blog avoir demandé à son conseil de poursuivre les démarches.

Son entourage et plusieurs médias ont mis en doute l'authenticité de l'enregistrement diffusé par Mediapart.

Mais son auteur, l'avocat et membre de l'UMP Michel Gonelle, auquel Jérôme Cahuzac avait ravi en 2001 la mairie de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), a contacté l'Elysée pour certifier son authenticité.

Michel Gonelle s'est vu conseiller, "s'il a des éléments tangibles, de les remettre à la justice, car c'est à la justice de faire son travail", a précisé vendredi la présidence.

Contacté le même jour par Reuters, Jérôme Cahuzac n'a pas souhaité commenter la démarche de son ancien adversaire.

EXAMEN "D'USAGE" DE LA SITUATION FISCALE DES MINISTRES

Dans Le Parisien, Michel Gonelle dit tenir une copie de l'enregistrement à la disposition de la justice, tout en précisant qu'il espérait que sa démarche auprès de l'Elysée "resterait confidentielle."

Il précise avoir envoyé dans le passé une autre copie du CD-ROM à un haut magistrat, qui ne la lui aurait jamais restituée.

Parallèlement, Mediapart affirme que des vérifications fiscales approfondies sont en cours sur le patrimoine du ministre, ses déclarations au titre de l'impôt sur la fortune (ISF) laissant apparaître des anomalies.

Jérôme Cahuzac serait soupçonné notamment d'avoir sous-évalué le montant de son appartement parisien et déclaré un prêt parental déjà remboursé, précise le site.

Samedi soir, la Direction générale des Finances publiques (DGFIP) a indiqué que l'ensemble des membres du gouvernement faisaient l'objet d'un examen habituel, mais qu'il n'y avait pas de contrôle spécifique visant Jérôme Cahuzac.

"Aucun contrôle ou enquête n'est en cours à l'encontre d'un membre du gouvernement", indique-t-elle dans un communiqué.

"Comme c'est l'usage pour chaque nouveau gouvernement, le ministre délégué chargé du budget a demandé à la DGFIP de procéder à un examen de la situation fiscale des membres du gouvernement. C'est cette procédure qui est en cours et qui vise notamment à assurer que la situation de chacun des membres du gouvernement est irréprochable et exemplaire", ajoute le texte.

Gérard Bon, édité par Henri-Pierre André