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Politique

Incident de séance à l'Assemblée nationale autour d'une prise de parole de Marine Le Pen

La présidente de séance Hélène Laporte (RN) a été accusée de favoritisme pour avoir donné la parole à Marine Le Pen juste après Jean-Philippe Tanguy, un autre député RN.

Des députés de la Nupes et de la majorité présidentielle ont brièvement quitté l'Hémicycle jeudi soir pour protester contre la décision de la présidente de séance (RN) de donner la parole à Marine Le Pen, alors qu'un élu RN venait déjà de s'exprimer.

L'incident s'est produit au moment où les députés venaient de commencer à discuter du volet énergétique du projet de loi pouvoir d'achat, censé permettre à la France de faire face à une possible fermeture par la Russie du robinet à gaz, et plus précisément d'un amendement déposé par l'écologiste Delphine Batho visant le gaz russe.

"Pourquoi plusieurs chez vous?"

Comme plusieurs orateurs des autres groupes avant lui, Jean-Philippe Tanguy venait de livrer la position des élus RN quand la présidente de séance, Hélène Laporte, elle aussi membre du Rassemblement national, a donné la parole à Marine Le Pen pour qu'elle s'exprime sur le même amendement.

Cette décision a provoqué la colère sur les bancs de la gauche. "Pourquoi plusieurs (orateurs) chez vous?", s'est écriée une députée, rejointe par plusieurs de ses collègues, obligeant la présidente de séance à se justifier.

Cela est "arrivé à de nombreuses reprises pour d'autres groupes", a-t-elle assuré, croisant le fer notamment avec le député communiste Sébastien Jumel, qui a demandé un rappel au règlement. "Arrêtez ce cirque!", lui a-t-elle intimé.

Sortie de députés Ensemble et Nupes

En signe de protestation, les députés Nupes ont alors quitté l'hémicycle suivis par une grande partie des élus de la majorité présidentielle, a constaté un journaliste de l'AFP.

"C'est scandaleux d'avoir de telles pratiques", a réagi Hélène Laporte depuis le Perchoir.

À la sortie de l'hémicycle, le député Insoumis Manuel Bompard a justifié ce coup de colère par le fait qu'aucun autre groupe à l'Assemblée n'aurait, selon lui, eu le loisir de laisser s'exprimer deux orateurs différents sur le même amendement.

Hélènee Laporte "a une manière d'exercer la présidence de manière très partiale et qui vise à avantager le groupe dont elle est issue", a-t-il lancé devant la presse, dénonçant des "pratiques pas acceptables". La séance a été suspendue après l'intervention de Marine Le Pen.

H.G. avec AFP