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"Il n'y a rien à soupçonner": Villepin assure ne travailler pour "aucune puissance étrangère"

L'ancien Premier ministre, mis en cause dans la presse pour de potentiels liens financiers avec le Qatar ou l'Arabie saoudite, a été interrogé sur BFMTV-RMC sur ses sources de revenus. Il a assuré qu'aucune "puissance étrangère" ne le rémunère.

Quels sont les liens d'intérêts de Dominique de Villepin? Interrogé sur ses activités professionnelles ce jeudi 29 février sur BFMTV-RMC, l'ex-ministre des Affaires étrangères s'est d'abord présenté comme un "conseiller en matière internationale", en préambule d'un échange tendu avec Apolline de Malherbe qui l'interrogeait.

Récemment mis en cause dans la presse pour de potentiels liens financiers avec le Qatar ou l'Arabie saoudite, l'ancien Premier ministre a affirmé que "personne" ne le payait, avant de développer: "J'ai une société qui a des activités, par définition quand vous avez une activité de conseil vous ne donnez pas le nom des personnes, je serais totalement prêt à le faire dans un cadre confidentiel."

"Mais il n'y a aucune puissance étrangère qui est derrière", a-t-il insisté.

"L'activité de ma société est complètement liée à deux sociétés françaises de conseil, deux sociétés françaises à qui j'apporte des conseils sur le plan géopolitique en France pour l'étranger", a-t-il poursuivi. "Pour le reste mes activités sont bénévoles, la plupart, dans le domaine de l'art et de la culture, (...) donc il n'y a rien à soupçonner, rien à sous entendre."

Des comptes qui ne sont plus publiés

Dominique de Villepin a été interrogé après la publication ce dimanche dans Le Monde d'une enquête sur l'opacité de ses revenus. En effet, depuis 2008, l'ancien Premier ministre préfère payer 3000 euros d'amende plutôt que de publier les comptes de sa société basée en France, Villepin International, qui affichait 4,6 millions d'euros de chiffres d'affaires et 2,6 millions d’euros de bénéfices l'année de sa création.

"Moi je veux juste savoir qui parle, je veux savoir si je fais partie du business plan de Dominique de Villepin, le fait de s'exprimer, savoir si ça fait partie de l'influence qu'il monnaie, moi je donne un micro à Dominique de Villepin je ne veux pas le donner sans savoir à quoi je participe", a expliqué Apolline de Malherbe, qui menait l'interview ce jeudi matin.

La journaliste a rappelé avoir également interrogé Arnaud Rousseau, le président du syndicat agricole FNSEA, pour savoir avec qui, en tant que patron des huiles Lesieur, il négocie ses prix. "J'estime que c'est notre rôle de journaliste et ça montre notre liberté" a-t-elle insisté.

"Important de savoir qui nous parle"

Dominique de Villepin a également mis en cause BFMTV - filiale du groupe Altice, propriété de Patrick Drahi - et Apolline de Malherbe, qu'il a accusé d'être elle-même sous influence. "À qui appartient votre chaîne? Est-ce qu'elle subit des pressions? Est-ce qu'il y a des directives sur le plan politique ou diplomatique?", a-t-il énuméré.

Concernant les sous-entendus de Dominique de Villepin sur d'éventuelles "directives" données aux journalistes de BFMTV-RMC, Patrick Sauce, éditorialiste international du groupe, a assuré n'avoir "jamais jamais reçu un message, un texto, un mot d'un patron".

"Depuis le 7 octobre, je traite de ce qui se passe à en Israël et dans la bande de Gaza, je n'ai pas besoin, parce que c'est de notoriété publique, de redonner la nationalité du grand patron de BFMTV, et je n'ai jamais jamais jamais reçu un message, un texto, un mot d'un patron d'un sous-chef ou de n'importe qui à BFMTV ou Altice Media me disant 'là tu vas trop loin sur les bombardements' ou 'tu ne vas pas assez loin sur Israël'", a assuré le journaliste.

"C'est important dans tout angle, sur tout sujet (...) de savoir qui nous parle", a insisté Patrick Sauce. "Mais c'est beaucoup plus facile d'aller voir si tel syndicaliste agricole a été sur une liste à des cantonales il y a quelques années que de demander à Dominique de Villepin ce qu'il fait exactement", a-t-il ajouté, avant de résumer la problématique: "Dis-moi qui te paye et je saurai qui me parle."

Emilie Roussey