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Il n'y a pas eu d'écoutes dans l'affaire du monde, dit hortefeux

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PARIS (Reuters) - Il n'y a pas eu d'écoute téléphonique illégale lors de l'enquête menée par la Direction centrale du renseignement intérieur...

PARIS (Reuters) - Il n'y a pas eu d'écoute téléphonique illégale lors de l'enquête menée par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sur les sources du journal Le Monde, a dit dimanche le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.

Il a confirmé officiellement que la levée du secret-défense sur cette enquête lui avait été demandée par le procureur de Paris mais a refusé de se prononcer sur sa réponse, expliquant qu'il avait demandé un conseil juridique.

"J'ai effectivement reçu une lettre (ndlr, du procureur Jean-Claude Marin) me demandant la déclassification. J'ai demandé le conseil juridique de l'administration et en fonction de ça, je prendrai ma décision", a-t-il dit à l'émission Le Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.

Cette enquête de la DCRI concernait les articles du Monde sur l'affaire Woerth-Bettencourt, qui menace en particulier le ministre du Travail Eric Woerth. Elle suscite la réprobation de l'opposition, qui estime que le pouvoir a utilisé à des fins politiques les services de renseignement.

L'enquête a permis de désigner un magistrat, David Sénat, comme étant la source du journal Le Monde. Ce magistrat en poste au cabinet de Michèle Alliot-Marie a été limogé et chargé d'une mission d'étude sur la future cour d'appel de Cayenne.

Brice Hortefeux a défendu le travail de la DCRI, qui selon lui visait à réprimer la violation du secret professionnel par un haut fonctionnaire.

"La DCRI a fait son travail, son travail c'est une mission de sécurisation de l'Etat", a-t-il dit.

"Il n'y a eu l'intervention de personne, pas au-dessus de moi, pas de ma part et il n'y eu aucune écoute téléphonique", a-t-il ajouté.

Le procureur Marin a demandé le mois dernier à la DCRI de lui fournir les "vérifications techniques" ayant permis, selon la DCRI, d'identifier David Sénat mais cette dernière oppose le secret-défense au magistrat.

La DCRI nie avoir enquêté directement sur le journal ou ses reporters et assure avoir seulement procédé à l'examen du relevé des communications téléphoniques détaillées de David Sénat.

Cette procédure pourrait déjà être illégale, puisque l'autorisation d'une commission indépendante, en principe obligatoire pour des affaires ne relevant pas de la sécurité du territoire, n'a pas été demandée, estime Le Monde.

Thierry Lévêque, édité par Henri-Pierre André