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Hortefeux dans le Loir-et-Cher, son action critiquée

Brice Hortefeux s'est rendu à Saint-Aignan, village du Loir-et-Cher théâtre de violences pendant le week-end. Le ministre de l'Intérieur a confirmé que 300 hommes ainsi que deux hélicoptères resteraient déployés dans la vallée du Cher, où les tensions res

Brice Hortefeux s'est rendu à Saint-Aignan, village du Loir-et-Cher théâtre de violences pendant le week-end. Le ministre de l'Intérieur a confirmé que 300 hommes ainsi que deux hélicoptères resteraient déployés dans la vallée du Cher, où les tensions res - -

ORLEANS (Loiret) (Reuters) - Alors que la gauche dénonce l'échec de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, Brice Hortefeux s'est rendu lundi à...

ORLEANS (Loiret) (Reuters) - Alors que la gauche dénonce l'échec de Nicolas Sarkozy sur la sécurité, Brice Hortefeux s'est rendu lundi à Saint-Aignan, village du Loir-et-Cher théâtre de violences pendant le week-end.

Une cinquantaine de personnes armées de haches et de barres de fer, certaines cagoulées, s'en sont pris violemment à la gendarmerie de Saint-Aignan à la suite de la mort d'un jeune de la communauté du voyage, tué par des gendarmes.

Lors des incidents, une salle de la mairie d'un autre village a été incendiée, ainsi que des voitures.

Le ministre de l'Intérieur a confirmé sur place que 300 hommes ainsi que deux hélicoptères resteraient déployés dans la vallée du Cher, où les tensions restent vives.

"Les gens du voyage ne sont pas au-dessous des lois et ils ne sont pas au-dessus des lois non plus", a-t-il dit.

Brice Hortefeux a assuré que son action "méthodique" contre l'insécurité portait ses fruits, ce que conteste l'opposition qui reproche au gouvernement de se cantonner au tout-sécuritaire.

Outre Saint-Aignan, des émeutes ont éclaté depuis vendredi soir dans le quartier Villeneuve de Grenoble après la mort d'un jeune, tué par la police alors qu'il venait de participer à une attaque à main armée.

Pour le sociologue Laurent Mucchielli, ce type d'événement n'est pas nouveau, il produit "depuis 25 ans le même enchaînement" et suscite des commentaires politiques "désespérants de superficialité."

"Il est pourtant hélas facile de constater que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que ceci se produit à bas bruit tous les jours dans des centaines de quartiers en France et peut dégénérer à tout moment lorsqu'il y a mort d'homme", dit-il dans une tribune transmise à Reuters.

"La raison de fond en est simple : qu'on le veuille ou non, la société française exclut une partie de ses citoyens du jeu social", ajoute-t-il.

Laurent Mucchielli souligne que la police "n'arrêtera jamais seule la délinquance" et déplore que l'on "préfère investir dans la pierre" plutôt que dans l'humain.

Il affirme ainsi qu'une convention prévoit une vaste opération de démolition, reconstruction et réhabilitation de 74,4 millions d'euros dans le quartier de La Villeneuve.

"Refaire les immeubles en laissant les humains à l'intérieur dans le même état de détresse sociale et psychologique est une aberration", estime-t-il.

Mourad Guichard et Gérard Bon, édité par Eric Faye