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Homs et Hama bombardées, Bachar al Assad annonce un référendum

Colonne de fumée dans le quartier de Bab Amro, près de Homs, en Syrie. Les forces gouvernementales syriennes ont bombardé mercredi les villes rebelles de Homs et de Hama et mené pour la première fois une opération dans le quartier de Barzeh à Damas, tout

Colonne de fumée dans le quartier de Bab Amro, près de Homs, en Syrie. Les forces gouvernementales syriennes ont bombardé mercredi les villes rebelles de Homs et de Hama et mené pour la première fois une opération dans le quartier de Barzeh à Damas, tout - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Les forces gouvernementales syriennes ont bombardé mercredi les villes rebelles de Homs et de Hama et mené...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Les forces gouvernementales syriennes ont bombardé mercredi les villes rebelles de Homs et de Hama et mené pour la première fois une opération dans le quartier de Barzeh à Damas, tout près du centre de la capitale.

Après le double veto de la Russie et de la Chine aux Nations unies, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a déclaré que les pays occidentaux étaient en train de renégocier la formulation d'une résolution sur la Syrie susceptible de rallier les suffrages de Moscou et de Pékin.

Mais les Russes ont fait savoir qu'ils s'opposeraient à ce que le Conseil de sécurité "contribue à légitimer" un changement de régime à Damas.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Cui Tiankai, qui accompagne le vice-président Xi Jinping dans sa visite à Washington, a pour sa part mis en garde le Conseil de sécurité contre les conséquences de "mauvaises initiatives". Il lui a demandé d'être "très prudent" et de faire preuve d'une "attitude très responsable".

Avec la Russie, la Chine a opposé le 4 février son veto à un projet de résolution appuyant les plans de la Ligue arabe qui prévoient la mise à l'écart de Bachar al Assad.

Dans la capitale syrienne, des troupes d'élite appuyées par des véhicules blindés ont dressé mercredi des barrages dans les rues principales du quartier résidentiel de Barzeh, où elles ont effectué des perquisitions et procédé à des arrestations, ont précisé des témoins.

Les soldats de la quatrième division blindée et de la garde républicaine ont tiré en l'air pour disperser les habitants.

Selon les habitants de ce quartier du centre-nord de la capitale syrienne, les militaires recherchent des activistes et des membres de l'Armée syrienne libre (ASL) qui assurent la sécurité des manifestations hostiles à Bachar al Assad.

TREIZIÈME JOUR DE PILONNAGE À HOMS

Le quartier de Barzeh, à majorité sunnite, a été l'un des plus actifs dans la capitale depuis le début du soulèvement contre le régime il y a onze mois.

Des miliciens alaouites pro-Assad qui habitent sur la montagne surplombant le quartier ont empêché pendant des mois les habitants de manifester, jusqu'à ce que ceux-ci commencent à bénéficier ces dernières semaines de la protection des déserteurs de l'ASL.

A Hama, bastion de l'opposition dans le centre-ouest du pays, l'armée gouvernementale a bombardé les quartiers résidentiels de Faraya, Olailat, Bachoura et Al Hamidiya. Des troupes venues de l'aéroport se sont dirigées vers la ville.

A Homs, autre fief de la rébellion au nord de Damas, les loyalistes ont pilonné pour la treizième journée consécutive des quartiers sunnites. Une explosion a visé un oléoduc alimentant une raffinerie.

Ces offensives soulignent la volonté du régime de ne pas se laisser impressionner par les sanctions internationales et d'écraser une rébellion selon lui minoritaire et menée par des "groupes terroristes armés".

Assad entend également riposter sur le plan politique. Il a décidé d'organiser le 26 février le référendum promis sur une nouvelle Constitution. Des élections législatives seront organisées dans un délai de 90 jours après l'approbation de la Constitution.

En levant l'état d'urgence l'an dernier, le président syrien avait également promis des élections législatives pluralistes pour ce mois-ci.

JUPPÉ RELANCE L'IDÉE DE CORRIDORS HUMANITAIRES

Le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a précisé que les discussions se poursuivaient pour convaincre la Russie de "soutenir la seule initiative qui peut permettre de sortir de la crise actuelle, celle de la Ligue arabe".

"L'idée que j'avais lancée il y a quelques jours, de corridors humanitaires permettant aux ONG d'atteindre des zones qui font l'objet de massacres scandaleux, devrait être reprise au Conseil de sécurité", a-t-il ajouté.

La Russie et la Chine ont opposé le 4 février leur veto à une résolution du Conseil de sécurité soutenant un plan de la Ligue arabe prévoyant la mise à l'écart du président Assad.

"Nous aurons demain (jeudi) un vote à l'Assemblée générale qui sera symbolique mais si nous avons plus de 130 ou 140 pays qui disent 'arrêter le massacre, ça suffit, il faut maintenant appliquer le plan de la Ligue arabe'", je pense que ce symbole aura de la force", a souligné Alain Juppé, qui a par ailleurs plaidé pour l'instauration de corridors humanitaires.

Paris a décidé mardi de créer un fonds d'urgence humanitaire pour la Syrie, doté d'un montant initial d'un million d'euros.

La Ligue arabe s'est prononcée pour l'envoi en Syrie d'une force d'interposition par les Nations unies et les pays arabes et a promis d'apporter à l'opposition syrienne un "soutien politique et matériel", n'excluant pas de lui livrer des armes.

Mardi, le recteur de la prestigieuse université Al Azhar du Caire, le grand iman Ahmed al Tayeb, a appelé le monde arabe à prendre des mesures audacieuses pour arrêter "la diabolique machine à tuer" en Syrie.

L'Organisation de la Coopération islamique (OCI) s'est prononcée quant à elle en faveur d'une pression diplomatique accrue sur le régime syrien mais s'oppose à toute intervention militaire étrangère.

Avec Dominic Evans et Erika Solomon à Beyrouth, John Irish à Paris, Guy Kerivel pour le service français