BFMTV
Politique

Hollande : « Sarkozy n'a rien à faire dans ce procès »

-

- - -

Un Président de la République, partie civile dans un procès, ça fait désordre. L'ancien premier secrétaire du PS François Hollande en éprouve même un certain « malaise ».

Face au procès Clearstream, qui s'est ouvert hier lundi 21 septembre à Paris, François Hollande, « éprouve un sentiment de malaise. [...] D'autant plus grand qu'il est possible que ça ait été fait en haut lieu », souligne le député PS de Corrèze. Sans prendre la défense de l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, prévenu dans cette affaire de manipulation supposée, François Hollande dénonce l'attitude de Nicolas Sarkozy, partie civile dans ce procès.

« Insupportable qu'une partie civile ait autorité sur les parquets »

« Nous ne pouvons pas accepter que le Président de la République puisse être partie civile au procès. Que Nicolas Sarkozy, avant son élection, ait pu engager une procédure, c'était normal et il n'était pas le seul. Devenant Président de la République, il bénéficie de l'immunité parlementaire et ne peut donc pas être attaqué devant les tribunaux. Parce qu'il est le Chef de l'Etat, il a autorité sur les parquets, c'est-à-dire sur ceux qui vont requérir les peines. Donc je comprends - et ce n'est pas simplement la position de Dominique de Villepin, c'est celle de tout juriste - qu'il soit aujourd'hui insupportable qu'une partie civile puisse avoir autorité sur les parquets. »

« L'indépendance de la justice est menacée »

« De son point de vue d'homme, de citoyen, il a eu raison d'engager ce procès avant d'être Président de la République. Mais l'étant maintenant, il n'a rien à faire dans ce procès. L'indépendance de la justice y est menacée. Non pas, parce qu'il y aurait volonté de mettre en cause la justice de la part du Président de la République - je ne lui fais pas ce procès d'intention -, mais dès lors qu'il y a autorité du Président de la République sur les parquets, c'est-à-dire sur le procureur qui va requérir, le soupçon est forcément introduit. Une confusion s'est installée entre la partie civile et le procureur, représentant de l'accusation. Donc, comme tout citoyen attaché à l'indépendance de la justice, je demande que le Président de la République retire, non pas sa plainte, mais sa constitution de partie civile. Il peut le faire à tout moment. Il y aura toujours procès ; il y a d'autres parties civiles et la vérité sera mise à jour, comme il dit le vouloir. »

Pour écouter l'intégralité de l'interview de François Hollande, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co