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Hollande ne veut pas "tout remettre à plat" sur les retraites

François Hollande a annoncé dimanche qu'il n'entendait pas "tout remettre à plat" lors de la réforme des retraites, se montrant particulièrement prudent sur le sort des régimes spéciaux et le rapprochement entre les secteurs public et privé. "Tout remettr

François Hollande a annoncé dimanche qu'il n'entendait pas "tout remettre à plat" lors de la réforme des retraites, se montrant particulièrement prudent sur le sort des régimes spéciaux et le rapprochement entre les secteurs public et privé. "Tout remettr - -

par Yves Clarisse et Julien Ponthus PARIS (Reuters) - François Hollande a annoncé dimanche qu'il n'entendait pas "tout remettre à plat" lors de...

par Yves Clarisse et Julien Ponthus

PARIS (Reuters) - François Hollande a annoncé dimanche qu'il n'entendait pas "tout remettre à plat" lors de la réforme des retraites, se montrant particulièrement prudent sur le sort des régimes spéciaux et le rapprochement entre les secteurs public et privé.

Le président français s'est efforcé d'expliquer sur un ton pédagogique la politique économique qu'il mène depuis un an pendant plus de deux heures sur M6, lors d'une émission entrecoupée de reportages montrant le quotidien des Français.

Le gouvernement, a-t-il déclaré, a pris la mesure de la crise et entreprend des réformes qui porteront leurs fruits.

"On a pris la mesure et on a pris les mesures", a-t-il dit.

François Hollande était attendu sur la réforme des retraites après la présentation vendredi dernier du rapport de Yannick Moreau et avant la conférence sociale qui donnera jeudi prochain le coup d'envoi de la concertation avec les partenaires sociaux.

"Tout remettre à plat, c'est ne pas faire la réforme, c'est la garantie qu'il n'y aura rien", a-t-il expliqué.

Il a pour l'essentiel confirmé les pistes formulées par la conseillère d'Etat pour résorber un déficit prévu de 20 milliards d'euros en 2020, sans les faire entièrement siennes.

"Nous allons continuer à augmenter la durée de cotisation pour tenir compte de l'allongement de l'espérance de vie", a-t-il confirmé. "L'âge légal (62 ans-NDLR) ne bougera pas."

La commission présidée par Yannick Moreau pose deux hypothèses: augmenter "rapidement" la durée de cotisation à 43 ans pour la génération née en 1962, puis à 44 ans pour deux nés en 1966, contre 41,5 ans actuellement.

"TOUT LE MONDE FERA DES EFFORTS"

Une seconde hypothèse consiste à allonger la durée de cotisation d'un trimestre toutes les deux générations jusqu'à la porter à 42,25 ans pour les Français nés en 1961 et 1962.

"Le rythme sera discuté (avec les partenaires sociaux-NDLR) et puis le gouvernement fera son choix", a dit le président, qui a annoncé le vote de la loi en décembre.

François Hollande s'est montré aussi prudent que le rapport sur les régimes spéciaux et le rapprochement entre le régime général et les retraites perçues par les fonctionnaires, que Yannick Moreau ne considère pas comme des problèmes majeurs.

"Tout le monde fera des efforts et les mêmes efforts, ce qui sera demandé aux salariés du privé, aux régimes spéciaux ou aux fonctionnaires, ce sera le même effort", a-t-il expliqué.

Il a estimé qu'il y avait "déjà eu un rapprochement" grâce aux précédentes réformes entre les retraites des secteurs public et privé, les cotisations et les durées de cotisations de ces deux groupes étant "les mêmes aujourd'hui".

"Les régimes spéciaux, la réforme a déjà eu lieu, c'était en 2008", a-t-il ajouté en expliquant que les régimes des salariés de la SNCF et de la RATP seraient par exemple alignés sur ceux des autres en 2017.

Il ne s'est pas prononcé sur d'autres propositions, comme la hausse de la CSG pour les retraités, la révision des avantages fiscaux, la sous-indexation des retraites ou encore la hausse des cotisations d'assurance-vieillesse, qui font "partie des discussions".

"RESPONSABLE" EN CAS D'ÉCHEC SUR LE CHÔMAGE

Sur l'autre combat du moment, François Hollande a assuré que "tout est fait" pour inverser la courbe du chômage en 2013, promettant d'assumer la responsabilité d'un éventuel échec.

Le premier responsable, c'est moi", a-t-il déclaré. "Pas parce que c'est un engagement que j'ai pris et que je m'y tiendrais comme un mort de faim, mais parce que c'est un enjeu majeur pour le pays."

Il a reconnu qu'avec une croissance nulle en 2013, le chômage augmenterait en théorie de 150.000 unités cette année rien qu'avec les jeunes qui arrivent sur le marché du travail.

Le chef de l'Etat a réitéré son objectif de créer 100.000 emplois d'avenir pour les jeunes avant la fin de l'année -30.000 l'ont déjà été-, de signer de 75.000 à 100.000 contrats de génération et d'augmenter le nombre d'apprentis.

Il a souhaité que 100.000 offres d'emploi qui ne trouvent pas preneur soient pourvues par les employeurs en 2013.

"Tout est fait pour qu'on facilite l'embauche", a-t-il dit.

Le nombre de chômeurs a enregistré en avril en France son 24e mois consécutif de hausse pour toucher un nouveau record à 3.264.400 pour les demandeurs d'emploi de catégorie A (qui n'ont pas travaillé).

Edité par Yves Clarisse