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Politique

Hollande : « Le PS cherche toujours un leadership »

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En pleine guerre ouverte entre Ségolène Royal et Vincent Peillon, l'ancien Premier secrétaire du PS, François Hollande préfère rappeler les enjeux à venir, notamment les Régionales.

Au Parti Socialiste, c'est la guerre entre Vincent Peillon et Ségolène Royal. La controverse entre les deux personnalités du principal parti d'opposition français, partie du fait que l'ex-candidate à la présidentielle est venue à une réunion sans y être invitée, continue et suscite la consternation au sein même du PS. A commencer par son premier secrétaire, Martine Aubry, qui dit ne pas comprendre la querelle et préfère se concentrer sur les actions d'opposition menées actuellement par son parti contre les réformes présentées par Nicolas Sarkozy.
Un détachement que partage son prédécesseur, François Hollande : « Je n'en pense rien, ce n'est pas aujourd'hui ma préoccupation, ce sont des affaires qui intéressent des sensibilités du Parti socialiste. Moi, je suis passé à un autre niveau de responsabilité. »

« 10 ans de ma vie à faire que le PS soit organisé... »

Interrogé notamment sur les déclarations de Vincent Peillon qui parle de « psychiatrie lourde » au sujet de Ségolène Royal, François Hollande ajoute : « Quand on n'est pas capable d'avoir un langage maîtrisé, où que ce soit, on n'est pas capable d'être regardé comme une équipe crédible. [...] J'ai passé 10 ans de ma vie à faire que les socialistes soient une force organisée, je ne me satisfais pas de la situation actuelle et je me prépare pour que, demain, nous soyons de nouveau dans la bonne direction », ajoute le député de Corrèze qui envisage sérieusement de se présenter aux primaires destinées à désigner le candidat PS à la présidentielle de 2012.
Un vote des militants pourrait intervenir pour départager Vincent Peillon et Ségolène Royal, une solution souhaitée par les deux personnalités. D'autres épisodes sont donc en vue.

« Début 2011, notre chef de file sera choisi »

Rappelant les priorités et le calendrier de son parti, le député de Corrèze poursuit : « Depuis trop de mois, pour ne pas dire d'années, le Parti socialiste cherche un leadership. Et il n'y parvient pas. Une procédure a été choisie, [...] celle de la primaire : ce sont les électeurs du PS qui vont choisir, le moment venu, leur candidat. Et bien, il faut y aller. Il y a plusieurs étapes : les élections régionales, il faut les préparer, rien d'autre ne doit compter, cessons toutes ces querelles, ces opérations, ces manœuvres...
Au lendemain des Régionales, nous avons à organiser le système des primaires. Fin 2010 ou début 2011 au plus tard, notre chef de file sera choisi. Et j'aurai moi-même à prendre cette décision ; je me prépare à cette échéance, qui doit, je le pense, intervenir tôt dans le calendrier. Après, nous aurons à nous rassembler ; et ça sera simple, parce qu'il y aura eu ce processus, le plus démocratique et large possible.
J'ai passé 10 ans de ma vie à faire que les socialistes soient une force organisée. Je ne me satisfais pas de la situation actuelle. Mais je me prépare pour que demain, nous soyons de nouveau dans la bonne direction. »

« Je ne refuserai aucun concours »

Concernant la présidentielle de 2012 et la question d'éventuelles alliances avec d'autres partis [PC, NPA, Modem...], François Hollande explique : « On gagne sur la base de propositions crédibles et fortes. Et avec ceux qui veulent gouverner avec vous. C'est simple, un système d'alliances : vous n'allez pas courir derrière ceux qui ne veulent pas aller avec vous et repousser ceux qui veulent venir avec vous. C'est comme dans la vie personnelle, quand quelqu'un vous a dit non, vous n'allez pas faire pression pour qu'il vous dise oui. Il y a un moment où il faut prendre acte. Il y a des gens qui ne veulent pas gouverner - c'est leur droit -, d'autres qui veulent, mais pas sur la base de nos propositions, et il y a ceux qui veulent gouverner pour faire changer la France. Moi, je ne refuserai aucun concours ; ceux qui à un moment, voudront être avec nous, je ne leur demanderai pas leur carte d'identité, leur lieu de naissance, l'origine de leurs parents... je leur dirai : vous venez, parce qu'il est maintenant temps de changer. »

Pour écouter l'intégralité de l'interview de François Hollande, cliquez ici.

La rédaction-Bourdin & Co