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Hollande : « L’armée n’a pas sa place » à Marseille

François Hollande

François Hollande - -

Après le règlement de compte de mercredi à Marseille, une élue PS de la ville a réclamé l’intervention de l’armée dans les quartiers nord de la ville. L’armée n’y a « pas sa place » répond Hollande. « La gauche ne sait pas faire face à la délinquance », dit-on à droite.

Après un 14e meurtre dans un règlement de compte à Marseille mercredi soir, Samia Ghali, sénatrice-maire (PS) des 15e et 16e arrondissements de Marseille a évoqué une intervention de l’armée pour lutter contre les trafics. « Il n’y a pas d’ennemis à l’intérieur de la République » dit le gouvernement.

« La zone de sécurité prioritaire me paraît être une des réponses »

En déplacement à Madrid, François Hollande a d’ailleurs mis les points sur les "i" : pas d'intervention de l'armée dans les quartiers : « L’armée n’a pas sa place pour contrôler les quartiers de notre république. La gendarmerie doit être dans certaines zones, elle l’est. Et c’est le travail de la police que soient éradiqués cette violence, cette criminalité et ces trafics. Laissons faire les forces qui ont cette mission–là. Renforçons leurs capacités et à cet égard, la Zone de sécurité prioritaire me paraît être une des réponses, il y en aura d’autres, à apporter notamment pour Marseille ».

« Des quartiers de Marseille sont laissés à l’abandon depuis des années »

Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a convoqué le 6 septembre prochain un comité interministériel à la suite de ce nouveau règlement de compte pour « montrer la détermination du gouvernement à ne pas laisser les choses dériver depuis des années. Je connais certains quartiers de Marseille qui sont laissés à l’abandon depuis des années. Et quand vous laissez à l’abandon, que vous avez des taux de chômage de 60% parmi les jeunes, que les logements sont dégradés, qu’il n’y a pas une salle pour se réunir et qu’on laisse l’école se déglinguer alors se met en place une économie souterraine. Je ne veux pas. Ce n’est pas ça la république. C’est pour cela que j’ai pris cette initiative ».

« Ayrault doit se rendre compte qu’il est Premier ministre »

Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur, était hier soir l'invité de BFM TV. Il a répondu à Jean-Marc Ayrault: « Ce n’est pas parce que l’on met quelques professeurs de plus ou une densification des services sociaux qu’on va empêcher les gens de se tirer dessus à la Kalachnikov entre caïds. Il serait temps que Jean-Marc Ayrault se rende compte qu’il est Premier ministre. C’est à lui de prendre des décisions. Manuel Valls est allé à Marseille pour faire un état des lieux, Jean-Marc Ayrault n’a pas fait de déclaration supplémentaire. Il a donc dû considérer que la situation était satisfaisante ».

« La gauche ne sait pas faire face à la délinquance »

Brice Hortefeux, lui aussi ancien ministre de l'Intérieur, estime que des « signaux contradictoires » sont envoyés par le gouvernement. « La politique qui est proposée est une politique de zig et de zag, explique-t-il. Un coup, on fait des déclarations avec des mouvements de menton et au même moment on annonce la suppression des peines plancher, des tribunaux correctionnels pour mineur, le fait qu’on n'exécutera plus les courtes peines de prison. Autant de signaux de faiblesse que la délinquance reçoit 5 sur 5. La gauche ne sait pas faire face à la délinquance ».

La Rédaction avec BFMTV