BFMTV
Politique

Hollande aurait été "correctement informé" sur Cahuzac

Jérôme Cahuzac, ce mercredi devant la Commission d'enquête parlementaire.

Jérôme Cahuzac, ce mercredi devant la Commission d'enquête parlementaire. - -

François Hollande a été "correctement informé" entre le 4 et le 8 décembre, dès les révélations de Mediapart, sur l'existence d'un compte en Suisse de son ministre du budget Jérôme Cahuzac, a déclaré jeudi Charles de Courson, président de la commission d'enquête parlementaire sur les éventuels dysfonctionnements dans la gestion de ce dossier.

François Hollande a été "correctement informé" entre le 4 et le 8 décembre, dès les révélations de Mediapart, sur l'existence d'un compte en Suisse de son ministre du budget Jérôme Cahuzac, a déclaré jeudi Charles de Courson. Le président (UDI) de la commission d'enquête parlementaire sur les éventuels dysfonctionnements dans la gestion du dossier estime que les députés ont "beaucoup progressé" sur la connaissance qu'avait le chef de l'Etat de l'affaire.
Invité sur Europe 1, il rappelé que Jean-Pierre Mignard, ami du président de la République et avocat du site d'informations Mediapart, avait indiqué en avoir parlé avec François Hollande autour du 4-5 décembre, juste après la parution de l'article. Il a également souligné que le fondateur de Mediapart, Edwy Plenel, avait déclaré devant la commission avoir rencontré le 18 décembre "l'entourage présidentiel, peut-être même le président".
Charles de Courson a enfin mis en avant l'audition d'Alain Zabulon, alors directeur de cabinet adjoint de François Hollande. Ce dernier a confirmé aux parlementaires avoir prévenu dès le 15 décembre le président que le détenteur de la bande enregistrée dans laquelle une voix attribuée à Jérôme Cahuzac avouait détenir un compte en Suisse s'était manifesté. "Le président est correctement informé entre le 4 et le 18 décembre", a estimé le député.

La "très grande arrogance" de l'ex-ministre du Budget

Au lendemain d'une audition improductive de Jérôme Cahuzac, qui a refusé de répondre aux questions décisives et s'est retranché derrière le secret de l'instruction, Charles de Courson a fustigé la "très grande arrogance" de l'ex-ministre du Budget. "Il a refusé de répondre à quasiment toutes les questions. Le summum a été quand il n'a pas voulu répondre à la demande d'information car il ne voulait pas mentir aux services fiscaux, alors qu'il l'avait fait pendant des semaines !", a-t-il dit.
Charles de Courson n'a pas exclu de demander l'audition du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Les ministres concernés seront entendus d'ici la fin juillet et la commission devrait achever ses travaux fin septembre, a-t-il précisé.

J.V. avec Reuters