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Harlem Désir demande à l'UMP de dissoudre la Droite populaire

"Nous sommes ici dans un département où un certain nombre de députés UMP ont constitué, c'est tout à fait inédit, la Droite populaire qui reprend tous les thèmes de l'extrême droite", a déclaré le dirigeant socialiste

"Nous sommes ici dans un département où un certain nombre de députés UMP ont constitué, c'est tout à fait inédit, la Droite populaire qui reprend tous les thèmes de l'extrême droite", a déclaré le dirigeant socialiste - -

Le premier secrétaire par intérim du Parti socialiste Harlem Désir a demandé jeudi à l'UMP de dissoudre la Droite populaire, un collectif de députés situé à l'aile droite du parti majoritaire.

Depuis leur création il y a un an, les 44 députés de la Droite populaire se sont imposés comme les troupes de choc de la majorité en occupant le terrain de la sécurité et de la lutte contre l'immigration légale comme illégale.

Pour Harlem Désir, il s'agit de provocateurs proches de la droite extrême.

"Nous sommes ici dans un département où un certain nombre de députés UMP ont constitué, c'est tout à fait inédit, la Droite populaire qui reprend tous les thèmes de l'extrême droite", a déclaré le dirigeant socialiste à des journalistes en marge d'un déplacement dans le Var.

"Les uns qui traitent l'union entre les homosexuels d'union entre les animaux, les autres qui veulent faire des tests ADN pour le regroupement familial des étrangers, les troisièmes qui organisent des apéros saucisson-vin rouge dans l'enceinte même de l'Assemblée nationale en imitant les groupes identitaires", a poursuivi Harlem Désir.

"Je veux mettre en garde contre cette espèce ce sas qui s'est créé entre la droite classique et l'extrême droite dans la foulée, d'une certaine façon, du discours de Grenoble il y a un an (dans lequel Nicolas Sarkozy avait lié immigration et délinquance-NDLR). Je demande à M. Copé de dissoudre ce groupe de la droite populaire."

La réponse de la Droite populaire n'a pas tardé, par la voix du ministre des Transports Thierry Mariani, l'un des fondateurs d'un collectif très actif ces derniers temps.

"COUP DE CHALEUR"

"Il faudrait qu'Harlem Désir arrête de prendre ses désirs pour des réalités", a dit Thierry Mariani à Reuters.

"Je ne vois pas comment on peut dissoudre quelque chose qui n'existe pas. En réalité je vous rappelle que la Droite populaire est un label, ce sont des gens qui sont attachés à certaines valeurs, ce n'est ni un parti, ni une association", a-t-il ajouté.

"Cela illustre simplement que le Parti socialiste n'a pas grand-chose à dire et propose un peu n'importe quoi", a ajouté Thierry Mariani.

"Si Harlem Désir s'était un minimum renseigné, il saurait que ce qu'il demande est totalement fantaisiste. En plus, de gens qui sont alliés avec le Parti communiste, qui font la danse du ventre à l'extrême gauche, je n'ai aucune leçon à recevoir".

Cette nouvelle polémique intervient alors que plusieurs voix, notamment celles du Mrap et de SOS Racisme, dont l'un des fondateurs fut Harlem Désir, s'élèvent pour condamner le climat malsain entretenu par les droites extrêmes en Europe après les attaques en Norvège.

Le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca, autre pilier de la Droite populaire, a été plus virulent encore que Thierry Mariani dans sa condamnation des propos d'Harlem Désir.

"Il faut d'urgence qu'Harlem Désir marche à l'ombre, qu'il évite l'exposition au soleil trop longtemps", a dit Lionnel Luca à Reuters. "Il a pris un coup de chaleur. Il a un avenir dans l'énergie renouvelable, il brasse du vent. Plus sérieusement, ce sont des méthodes staliniennes".

Emile Picy, édité par Patrick Vignal