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Hamon : « Une affaire d'Etat, incontestablement »

Benoît Hamon, porte-parole du Parti Socialiste

Benoît Hamon, porte-parole du Parti Socialiste - -

Benoît Hamon, porte-parole du PS, invité de "Bourdin Direct" ce jeudi, a clairement exprimé son sentiment sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Pour lui, c'est une "affaire d'Etat" et "le président doit parler".

Tandis que l’affaire Bettencourt-Woerth continue de faire des vagues dans la majorité, le Parti Socialiste accentue la pression sur un gouvernement qu’il juge « en crise » et « illégitime ». Son porte-parole, Benoît Hamon, était l’invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi à 8h35 sur RMC et BFM TV.

« Le président doit parler »

Pour Benoît Hamon, nous sommes « incontestablement » dans une crise politique « grave ». Faisant référence à l’affaire Bettencourt, il a déclaré : « Ce qui apparaît aujourd’hui, c’est un système. Un système qui aurait organisé une forme de protection d’un certain nombre de grandes fortune de ce pays, qui sont toutes donatrices de l’UMP. Mme Bettencourt bénéficie d’une forme de traitement particulier du fisc, alors que l’on apprend qu’elle a pratiqué l’évasion fiscale, qu’elle profite du bouclier fiscal. Et dans le cadre de la succession Wildenstein, on apprend là encore, que selon la justice, il y a eu de l’évasion fiscale. Or, ce sont deux donateurs importants, du premier cercle de l’UMP.
C’est une affaire grave, a poursuivi le porte-parole du PS. Le président doit parler, pour nous expliquer comment aujourd’hui on arrive à cette situation invraisemblable : cette forme d’organisation du financement de l’UMP autour d’un cercle de donateurs privilégiés qui sont tous bénéficiaires du bouclier fiscal ».

« L'UMP veut profiter de la faiblesse de Woerth »

Selon Benoît Hamon, le ministre du Travail est affaibli dans son propre camp. Pour preuve : les députés UMP ont voté contre un amendement [pour que les salariés des très petites entreprises bénéficient d’une représentation] qu’il défendait ce mercredi soir à l’Assemblée nationale. Ce n’était jamais arrivé en trois ans de présidence sarkozyste. Il considère par conséquent qu’« Eric Woerth n’est plus en situation de conduire la réforme des retraites. Ce qu’il s’est passé à l’Assemblée nationale et ce que lui a fait l’UMP, Jean-François Copé en tête, le démontrent. Aujourd’hui, il y a une volonté à l’UMP de profiter de cette faiblesse de Monsieur Woerth », a assuré Benoît Hamon.

« Il n'y aurait pas eu de Watergate sans les journalistes »

Sur la sortie du secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand, qui a accusé ce mardi le site d’information Mediapart, d’user de « méthodes fascistes », Benoît Hamon a déclaré : « Ce pouvoir-là est en pleine panique et a perdu la raison » avant de défendre les médias, accusés par le gouvernement de faire le jeu de l’opposition et de gonfler l’affaire. « Les journalistes font leur travail. Si nous, l’opposition démocratique, avons interpellé le gouvernement, c’est sur la base de faits, mis en lumière par les journalistes. Il y a des faits. Quand Mediapart a parlé de fraude fiscale, Mme Bettencourt a reconnu qu’il fallait qu’elle régularise sa situation. Il y a des journalistes qui font leur boulot comme dans n’importe quelle démocratie moderne. Cela s’appelle le quatrième pouvoir. » Et d’insister : « Si le gouvernement panique, s’il est déstabilisé, c’est parce que ce sont des faits qui ont été révélés ».
Benoît Hamon a enfin rappelé une chose : « Il n’y aurait pas eu de Watergate sans les journalistes aux Etats-Unis », ajoutant qu’il faut considérer l’affaire Woerth-Bettencourt comme « une affaire d’Etat, incontestablement. »

Pour écouter le podcast intégral de l’interview de Benoît Hamon, cliquez ici.