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Hamon sur le cabinet noir: "Fillon est indigne de la fonction présidentielle"

Interrogé sur le "cabinet noir" évoqué par François Fillon jeudi soir, Benoît Hamon a dénoncé l'attitude du candidat de la droite et un "rapport personnel à l'argent incompatible avec l'éthique et la morale d'un chef de l'Etat".

Interrogé sur BFMTV par Ruth Elkrief en direct de son QG, le candidat socialiste a évoqué le "cabinet noir" cité par François Fillon jeudi soir, qui a mis en cause le chef de l'Etat sur France 2. Benoît Hamon a estimé que le président de la République était incapable d'une telle démarche. 

"On peut faire tous les reproches à François Hollande, j’en ai fait moi-même (...) mais s’il y a bien une chose dont je le crois absolument incapable, parce que ça ne correspond pas à sa manière de faire, c’est bien l’idée selon laquelle il aurait construit un lieu, un cabinet noir où on aurait fabriqué des affaires", a déclaré le candidat à la présidentielle.

Hamon outré par le parallèle Fillon-Bérégovoy

Benoît Hamon a dénoncé globalement l'attitude de son adversaire de droite. "François Fillon (…) fait la même chose que tous les dirigeants politiques quand ils sont face à la justice. Ils disent machination, lynchage, et en appellent à ce qu’on s’émeuve de leur situation, ils se posent en victime. (...) Il est aujourd’hui indigne de la fonction présidentielle", a-t-il poursuivi, regrettant d'avoir été interrogé sur ce point alors qu'il avait consacré sa journée à évoquer le handicap.

Le candidat socialiste a reproché en particulier à François Fillon d'avoir établi pendant l'émission de jeudi soir un parallèle avec Pierre Bérégovoy, le chef de gouvernement de François Mitterrand qui s'est suicidé en 1993 après un scandale déclenché par un prêt sans intérêts. 

"C’était un homme qui, partant d’un CAP est devenu Premier ministre de la France, qui s’est construit tout seul", a déclaré Benoît Hamon à son propos. "Honnêtement, on ne va pas chercher ce genre de parallèle quand on respecte les familles, les individus", a-t-il ajouté à l'adresse de François Fillon, dénonçant enfin "un rapport personnel à l'argent incompatible avec l'éthique et la morale d'un chef de l'Etat." 

Charlie Vandekerkhove