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Hamon répond à Valls: "ma gauche sait d'où elle vient"

L'ancien ministre Benoît Hamon sur le plateau de BFM Politique dimanche 26 octobre

L'ancien ministre Benoît Hamon sur le plateau de BFM Politique dimanche 26 octobre - BFMTV

L'ancien ministre de l'Education nationale Benoît Hamon, débarqué du gouvernement à la fin de l'été, est l'invité de BFM Politique dimanche 26 octobre.

"Il faut certainement changer de politique, au moins sur les orientations économiques et budgétaires car nous sommes en situation d'échec", a jugé dimanche l'ancien ministre de l'Education nationale Benoît Hamon sur BFMTV. "Le prix de cette politique (gouvernement), c'est aujourd'hui 450.000 demandeurs d'emploi en plus. (...) L'absence de résultats économiques accentue la crise politique. La montée du Front National est une menace", poursuit-il.

Mardi, l'ancien porte-parole du PS s'était abstenu de voter le volet recette du budget 2015 et s'était retrouvé catalogué de facto comme "frondeur". Une "étiquette" qu'il réprouve mais qui a suscité des réactions virulentes dans sa famille politique alors qu'il avait déclaré, jeudi dernier, que "la politique du gouvernement menaçait la République".

Pour le budget de la Sécurité sociale, voté mardi, Benoît Hamon "verra" mais regrette "ces économies que l'on demande aux Français sur leur protection sociale".

"Ma gauche, elle sait d'où elle vient"

"Nous ne pouvons pas continuer ainsi avec ces fractures au sein de la gauche" avait estimé Manuel Valls sur BFMTV quand François Hollande a dénoncé ceux qui regrettent "un âge d'or".

Quant à savoir s'il faut en finir avec "la gauche passéiste", comme l'a dit le Premier ministre, Benoît Hamon vante lui le "beau mot de socialiste", un mot "moderne. (...) Ma gauche, elle sait d'où elle vient, elle s'est construite avec l'histoire et elle n'a pas besoin de tourner le dos au passé pour préparer l'avenir". 

Manuel Valls est "le chef de la majorité, c'est à lui de nous dire s'il se sent toujours le chef de cette majorité", interroge-t-il avant de le juger "esseulé" sur sa ligne d'ouverture.

Et alors qu'une main a été tendue à François Bayrou par Manuel Valls, Benoît Hamon rétorque que son "idée du rassemblement, c'est le PS, les Verts et les communistes". "Gouverner avec François Bayrou qui veut gouverner avec Alain Juppé, ce n'est pas mon idée du rassemblement", explique le député.Benoît Hamon a aussi jugé le Premier ministre "très esseulé sur cette ligne".

"Eviter qu'aucun socialiste ne soit au second tour en 2017"

Puis, dans une allusion à François Hollande et à Manuel Valls, Benoît Hamon justifie ses prises de position divergentes et assure qu'il "essaye d'être loyal vis à vis de ceux qui (l')ont élu" et est persuadé "d'avoir été loyal durant les deux ans et demi passés au gouvernement". A propos de son passage au ministère de l'Education nationale, il affirme que "les cinq mois passés dans ce ministère sont les plus beaux de ma vie politique".

Et pour l'élection présidentielle de 2017? "Je veux éviter le fait qu'aucun socialiste n'arrive au second tour de la présidentielle 2017", explique-t-il, sans pour autant se prononcer sur la tenue d'une primaire au PS. "Ce sera difficile" avec un président de la République PS sortant, pense Benoît Hamon.

S.A.