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Hamon : « Il faut recommencer à zéro » sur les retraites

Benoît Hamon, porte-parole du PS, invité de Bourdin Direct ce mercredi

Benoît Hamon, porte-parole du PS, invité de Bourdin Direct ce mercredi - -

Invité de Bourdin direct ce mercredi, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, estime que le gouvernement doit retirer son projet de réforme des retraites. Pour lui, les possibles assouplissements qui pourraient être apportés sont insuffisants.

Selon Benoît Hamon, si le gouvernement « veut renégocier un projet qui soit juste, efficace, et pérenne, il faut le retirer et recommencer à zéro ». Le porte-parole du PS estime ainsi que les éventuelles concessions que pourrait accorder l’exécutif aux opposants à la réforme ne sont « pas acceptables ».

« 700.000 personnes exposées au moins 20h par semaine à la pénibilité »

Prenant comme exemple la pénibilité (ndlr : dont la prise en compte ne se ferait, d’après le projet de loi, qu’en prouvant au moins 20% d’invalidité), il explique : « On sait qu’il y a un certain nombre d’impacts sur votre santé qui sont différés, que vous allez ressentir une fois que vous êtes à la retraite. Et ça se mesure très bien, c’est sur l’espérance de vie qui est affectée à chaque type de carrière. Voilà une mesure qui pourrait permettre de dégager des protections collectives. Aujourd’hui, savez-vous qu’il y a 700.000 personnes en France qui sont exposées au moins 20 heures par semaine à deux pénibilités physiques dans leur travail ? Le projet du gouvernement n’en concernerait que 10.000 sur le constat d’une invalidité (…) c'est-à-dire qu’il faudrait que j’ai perdu l’usage de mon bras pour permettre un départ anticipé. Nous, nous disons : ce n’est pas sérieux, la pénibilité c’est autre chose ».

« Si les gens descendent dans la rue ce n’est pas parce qu’ils en ont envie »

« Aujourd’hui ce gouvernement n’entend pas, au Parlement, modifier son projet. Les Français sont au pied du mur sur ce qu’ils considèrent comme essentiel : combien de temps vais-je passer à la retraite et combien vais-je toucher ? Et leur sentiment c’est : je vais travailler plus longtemps, pour une pension qui sera plus faible. Vous savez, si les gens descendent dans la rue, ce n’est pas parce qu’ils en ont envie, c’est pas juste par goût d’aller battre le pavé parisien ».

« Si Sarkozy ne bouge pas, c’est que c'est son orgueil qui parle »

Egalement interrogé sur le fait de savoir si le PS allait appeler à de nouvelles actions, quelles que soient les décisions prises par Nicolas Sarkozy, il répond que ce n’est « pas à lui d’en décider », et poursuit : « Le problème du Président de la République dans cette affaire, c’est qu'au fond, s’il ne bouge pas, c’est d’abord son orgueil qui parle. Il ne veut pas perdre la face ».

Pour retrouver l'intégralité du podcast de l'interview de Benoît Hamon chez Jean-Jacques Bourdin, cliquez ici.

La Rédaction