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Haïm: "Macron essaiera de dialoguer dans l'intérêt de la France avec Trump"

Invitée lundi soir sur BFMTV, l'ancienne journaliste devenue porte-parole d'Emmanuel Macron en charge des questions internationales a expliqué son choix et livré la position de son candidat sur Donald Trump.

"Maintenant, je vais dire on. Ce n'est plus moi l'histoire, c'est Emmanuel Macron", prévient Laurence Haïm. L'ancienne correspondante à Washington en a surpris plus d'un en annonçant qu'elle allait devenir porte-parole du fondateur du mouvement En Marche! en charge des questions internationales. L'ex-journaliste avait déjà expliqué son choix rapidement à BFMTV. Invitée de Ruth Elkrief ce lundi soir, elle a donné sa première interview en tant que porte-parole de l'ancien ministre de l'Economie.

L'envie de rentrer en France

C'est l'envie de "rentrer en France et de s'engager de manière citoyenne" qui l'a guidée en tournant la page du journalisme. "Plus je revenais en France, et plus je voyais de belles choses. J'ai eu envie d'apporter ma contribution", rapporte-t-elle.

Craint-elle que cette décision implique une impossibilité de retourner en arrière? "On est dans un monde en mutation qui permet les mutations. C'est peut-être une vision très anglo-saxonne", rétorque l'ancienne habituée de la Maison Blanche. Mais elle ne ferme la porte à aucune possibilité et s'appuie sur des précédents.

Pierre Salinger et David Axelrod, ses modèles

Deux personnes sont des modèles pour l'apprentie politique. Pierre Salinger qui était journaliste et qui est devenu le porte-parole de Kennedy qui a fini sa carrière en devenant correspondant d'ABC news à Paris.

Un autre homme l'a beaucoup inspiré, David Axelrod. Le stratège de Barack Obama en 2006. Avant, il avait été le chef du service politique du Chicago Tribune. Après son engagement auprès du président américain, l'ancien journaliste a créé un institut d'études politiques. 

"Il n'ira pas dans la Trump Tower"

Interrogée sur les raisons de la victoire de Donald Trump, elle répond: "Je ne suis pas là et je ne serai pas là pour commenter la politique américaine. Je suis là pour dire ce qu'Emmanuel Macron pense et veut faire". Laurence Haïm indique alors que l'ancien banquier d'affaires croit que "la relation transatlantique est extrêmement importante". "Donc, il n'ira pas dans la Trump Tower prendre un café", ironise la porte-parole en faisant référence à la visite de Marine Le Pen, la présidente du Front national.

"Il essaiera de dialoguer dans l'intérêt de la France avec Donald Trump qui a été élu par le peuple américain", assure-t-elle.

Celle qui a couvert les deux campagnes de Barack Obama refuse de voir dans la victoire de Donald Trump l'échec de l'ancien locataire de la Maison Blanche. L'accès au pouvoir du milliardaire est dû, selon elle, à "l'angoisse de la classe moyenne". "Il y a une peur des classes moyennes qui sont très séduites par un discours populiste et c'est très dangereux pour la démocratie", déplore-t-elle poursuivant, "il faut tant que c'est possible répondre à cette angoisse des classes moyennes en leur proposant quelque chose de différent".

Elise Maillard