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Grèce: "On est dans une impasse", estime Eric Woerth

Eric Woerth, invité de BFMTV dimanche, estime que la Grèce est "dans l'impasse".

Eric Woerth, invité de BFMTV dimanche, estime que la Grèce est "dans l'impasse". - BFMTV

Entre "impasse" et "bouffée d'oxygène", les responsables politiques français ont les yeux rivés sur les résultats du référendum grec et en tirent de premières conclusions. 

Les résultats du référendum grec ne sont pas encore officiels, mais déjà les responsables politiques français scrutent les premiers chiffres et commentent les premières tendances qui donnent le non en tête. Éric Woerth, ancien ministre UMP du Budget, accuse Alexis Tsipras de "double mensonge". "D'abord à ses partenaires européens: ce sont des démocrates élus, qui ont décidé ensemble de partager la même monnaie. Or Tsipras a menti, laissant aller les négociations et terminant avec ce référendum qui n'a pas du tout été annoncé, et dont la question est très compliquée".

Il accuse aussi Alexis Tsipras de "mensonge envers son peuple: il mène une politique nationale dans ce cadre-là, pas une politique européenne. Il essaie de rendre possible ce qu’il a dit à son peuple mais ce n’est pas conciliable avec la réalité." Pour Éric Woerth, "personne ne veut que la Grèce quitte la zone euro. Mais elle se met elle-même dans l'antichambre d'un départ. On est dans l'impasse".

"L'hommage au peuple grec" de Montebourg

Jérôme Guedj, lui, ne cache pas sa joie. Ce frondeur du PS évoque "une bouffée d'oxygène". "Je dis bravo au peuple grec d'avoir montré la voie et d'avoir dit qu'il est possible de tenir tête à ces règles", lance-t-il sur BFMTV. "Ce petit pays nous indique qu'il est possible de construire, dans le cadre européen, ces principes de solidarité".

Joie partagée par Arnaud Montebourg. L'ancien ministre socialiste du Redressement productif sort de son silence pour dire sur Twitter son "hommage au peuple grec".

Mélenchon appelle à "fêter la victoire"

Pour Florian Philippot, qui salue la méthode du référendum, la situation grecque est la conséquence des plans de sauvetage passés. "Il ne fallait pas voter ces plans de renflouement pour la Grèce", lance-t-il à Éric Woerth. Selon lui, "sur les 320 milliards d'euros pour la Grèce, 295 sont allés aux banques. On a pris l'argent du contribuable français et vous saviez qu'on ne le reverrait pas." L'analyse du vice-président du FN est sans appel: "c'est le début de la fin de la zone euro."

Marine Le Pen réagit elle aussi dimanche soir, saluant la "belle et grande leçon de démocratie" représentée par le "non grec". 

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a le ton victorieux. Sur RTL, il souligne "la victoire d'une méthode et l'échec d'un projet sournois et calamiteux. Il y a une tentative de putsch contre (Alexis) Tsipras, c'est un coup d'état financier et j'assume mon propos. (...) Le jeu est fini, vous avez perdu, cette fois-ci c'est le non. (...)" Le député européen du Front de gauche voit dans la victoire du "non" une possibilité pour son propre avenir politique: "en 2012 j'étais à 11% alors que Tsipras était à 4%. J'espère que le 'non' de ce soir va nous aider et montrer que c'est possible". Première action concrète: le cofondateur du Parti de gauche appelle à un rassemblement à partir de 21h30 place de la République.

A. K.