Grande concertation nationale: la commission chargée du débat public met en garde Matignon
La Commission nationale du débat public (CNDP), qui sera chargée de la grande concertation nationale sur la crise des gilets jaunes, a mis en garde le gouvernement et fermement appelé à respecter son indépendance samedi dans une lettre que BFMTV s'est procuré.
Dans ce courrier adressé à Matignon au lendemain de sa rencontre avec Edouard Philippe, la présidente de la CNDP Chantal Jouanno met fermement sur la table "les principes du grand débat" qui sera engagé début janvier, en réaction au mouvement des gilets jaunes: "indépendance", "neutralité", "transparence" et "équivalence".
Le débat, "en aucun cas un meeting politique"
"Il est primordial de ne jamais laisser entendre que le gouvernement pilote directement ou indirectement" les débats, rappelle Chantal Jouanno qui insiste aussi sur le fait qu'il s'agit bien "d'une Autorité indépendante, ce qui est un gage de rigueur et de neutralité de la démarche", et qu'un débat public ne peut être à la solde du pouvoir.
La CNDP "veillera à ce que les réunions du 'grand débat' ne soient en aucun cas des meetings politiques, ni pour le gouvernement, ni pour la majorité", ajoute-t-elle dans cette lettre.
"Par définition, elle fait ce qu'elle [la commission] veut", a répondu le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. "C'est une commission parfaitement indépendante, j'en ai ras-le-bol de cette suspicion généralisée."
La présidente de la CNDP, Chantal Jouanno, participe ce mardi soir à la réunion prévue à l'Elysée par Emmanuel Macron pour préparer cette "grande concertation nationale", qui doit durer jusqu'au 1er mars. Ce débat devrait porter sur la transition écologique, la fiscalité, l'organisation de l'Etat, la démocratie et la citoyenneté, ainsi que l'immigration.