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Gouvernement

Valls sur l'attentat de Nice: "Ce n'est pas l'Etat qui organise les feux d'artifices"

Alors que des questions demeurent sur le dispositif de sécurité mis en place le soir de la fête nationale à Nice, le Premier ministre a voulu rappeler mercredi aux élus niçois que tout avait été "concerté, consenti et validé" par le maire de Nice.

"Ce n'est pas l'Etat qui organise les feux d'artifices dans ce pays", a rappelé Manuel Valls mercredi à l'Assemblée nationale. Chauffé à blanc par les attaques, le Premier ministre a répliqué aux critiques d'élus niçois, en premier lieu Christian Estrosi (LR), sur le dispositif de sécurité le soir de l'attentat du 14 juillet, en soulignant que celui-ci avait été "concerté, consenti et validé" par le maire de Nice, notamment sur l'accès à la promenade des Anglais.

Lors de la séance des questions au gouvernement, le Premier ministre a détaillé "précisément" ce dispositif, contourné par l'auteur de la tuerie au camion, parvenu à conduire son 19 tonnes jusqu'à la très touristique promenade, lieu du carnage vers 22h30.

Manuel Valls a notamment souligné que c'était un arrêté municipal qui avait réglementé les conditions d'accès des véhicules au célèbre boulevard côtier ce soir-là. Et indiqué que "les policiers municipaux étaient en périphérie de l'événement, en charge notamment de la circulation" le soir du 14 juillet.

"C'est une responsabilité du maire"

"Un arrêté du 11 juillet signé par le directeur général adjoint de la ville (...) réglementait la circulation sur la promenade des Anglais et ses abords, car c'est une responsabilité du maire, de la police municipale", a dit Manuel Valls devant les députés.

"Ce dispositif a été concerté, consenti et validé par le maire de Nice", a relevé le Premier ministre. "Sinon cela aurait signifié que la collectivité locale organisatrice du feu d'artifice - car ce n'est pas l'Etat qui organise les feux d'artifices dans ce pays - aurait accepté l'organisation d'un événement sans souscrire au dispositif de sécurité. Qui peut l'imaginer un seul instant?"

Le chef du gouvernement a également confirmé le nombre de policiers nationaux déployés le soir de l'attentat, citant un pointage du ministère de l'Intérieur "mis à la disposition de la justice": "85 à 19 heures, 89 à 20 heures, 92 à 21 heures" et "64 entre 22 et 23 heures", au moment de l'attentat. 

185 policiers nationaux et 20 militaires mobilisés à Nice 

"En tout et pour tout, 185 policiers nationaux et 20 militaires de l'opération Sentinelle étaient mobilisés à Nice dans le cadre des festivités du 14 juillet", a-t-il affirmé, reprenant des chiffres contestés par Christian Estrosi, président de la région Paca et ancien maire de Nice.

Dès les premières heures après l'attentat, Christian Estrosi notamment avait accusé le gouvernement de "mensonge d'Etat" sur les policiers présents ce soir-là. Mardi, il avait demandé à Manuel Valls de saisir l'inspection générale des services.

"Nous avons un devoir de vérité et d'exigence"

"Le pays a besoin de vérité, a besoin de tout savoir, mais nous devons, nous qui exerçons les responsabilités, vous qui êtes parlementaire, qui avez exercé des responsabilités, qui souhaitez de nouveau exercer des responsabilités, nous avons un devoir de vérité et d'exigence", a lancé Manuel Valls au député LR Eric Ciotti, élu niçois.

"Nous vaincrons d'autant plus que nous serons unis et solidaires face au terrorisme pour le vaincre", a-t-il conclu sous les applaudissements des députés socialistes.

K. L.