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Gouvernement

Valls s'attaque aux financements étrangers de l'islam de France

Le Premier ministre Manuel Valls

Le Premier ministre Manuel Valls - ERIC FEFERBERG - AFP

Manuel Valls a promis qu'il ne s'agissait pas d'en faire "un enjeu électoral", qui profiterait "aux divisions et aux fractures de notre pays", mais en a appelé à "l'honneur de tous les responsables politiques" afin de "traiter ensemble cette question". Bernard Cazeneuve mènera les consultations.

Manuel Valls veut des mesures pour empêcher le financement de l'islam de France par "un certain nombre de pays étrangers". Le Premier ministre, qui a fait cette annonce devant les sénateurs jeudi, souhaite un modèle d'"islam totalement intégré, totalement compatible avec les valeurs de la République". Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve va engager "dans les prochains jours" un cycle de consultations très large qui devra poser "toutes les questions" sur l'avenir de l'organisation du culte musulman en France, a-t-il annoncé

Douze ans après sa création pour représenter auprès des autorités quelque 5 millions de croyants - dont environ 2 millions de pratiquants -, le Conseil français du culte musulman (CFCM) échoue à remplir cette mission, dénoncent de nombreux responsables religieux et politiques.

"Un débat au sein même de l'islam"

"Comment accepter que l'islam de France reçoive des financements d'un certain nombre de pays étrangers, quels qu'ils soient? C'est une première question qui doit être posée. Et si on la pose, eh bien cela veut dire qu'il faut prendre un certain nombre de mesures pour, demain, empêcher ces financements, notamment quand ils confortent un certain nombre de comportements", a dit Manuel Valls en réponse à une question de la sénatrice EELV Esther Benbassa.

"Et puis allons encore plus loin: il y a un débat au sein même de l'islam. Et il faut désigner tout simplement ceux qui, à l'extérieur ou à l'intérieur de notre pays, cherchent à changer la face de l'islam", a plaidé Manuel Valls.

Pas un "enjeu électoral"

Il faut selon lui "s'inquiéter notamment de l'influence des Frères musulmans, s'inquiéter de l'influence d'un certain nombre de groupes salafistes qui se retrouvent dans un certain nombre de quartiers", évoquant également l'influence "particulièrement inquiétante" de ces groupes "dans la mouvance tchétchène". Quant aux consultations que lancera Bernard Cazeneuve, "le Conseil français du culte y sera bien sûr associé, mais pas seulement: cette consultation doit être large".

"Le gouvernement est très déterminé à faire un certain nombre de propositions qui vont bien au-delà d'un certain nombre de mesures qui ont été prises, parfois de bricolage ou de dispositifs qui nous ont coûté très cher dans l'organisation du culte musulman", a-t-il poursuivi.

Manuel Valls a promis qu'il ne s'agissait pas d'en faire "un enjeu électoral", qui profiterait "aux divisions et aux fractures de notre pays", mais en a appelé à "l'honneur de tous les responsables politiques" afin de "traiter ensemble cette question".

S.A. avec AFP