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Gouvernement

Valls: le retour des jihadistes, premier sujet de préoccupation "des dix prochaines années"

Manuel Valls à Matignon, le 25 février 2016.

Manuel Valls à Matignon, le 25 février 2016. - Thomas Samson - AFP

Manuel Valls fait lundi du retour des jihadistes partis en Syrie et en Irak la "principale préoccupation" pour les "cinq ou dix prochaines années".

Le retour des jihadistes d'Irak et de Syrie doit être "la principale préoccupation" en matière de sécurité des "cinq, des dix prochaines années", a affirmé lundi Manuel Valls, alors que la bataille de Mossoul risque d'accélérer le phénomène.

"Ce retour des jihadistes sur notre sol doit être le premier sujet de préoccupation. Pas seulement pour les mois qui viennent! Mais pour les cinq, les dix prochaines années", a déclaré le chef du gouvernement, lors d'un discours consacré à la "déradicalisation" devant les préfets et les procureurs.

Selon un dernier pointage effectué par Manuel Valls, quelque 700 Français ou résidents français se trouveraient actuellement au Levant avec les groupes jihadistes, et "au moins 219" y sont "morts" sur les 1.700 à y être passés.

Dimanche, pour le premier anniversaire de la tuerie du Bataclan, "nous rendrons hommage aux victimes et nous n'oublierons jamais. Nous n'oublions pas. Et nous sommes mobilisés, nous sommes sur nos gardes", a-t-il assuré.

Le Premier ministre, possible recours à la présidentielle pour le PS si François Hollande renonçait, en a profité pour attaquer indirectement l'opposition, en s'en prenant à "ceux qui demandent moins d'État, moins de fonctionnaires, moins d'agents publics".

"Moi, je crois, au contraire, qu'il faut toujours plus d'État, c'est-à dire un État plus efficace, plus réactif, plus présent, un État qui a les moyens matériels et humains d'agir", a-t-il dit.

Sur le chantier de la déradicalisation jihadiste, le Premier ministre a annoncé que les deux prochains centres à ouvrir seraient pour l'un consacré aux femmes et aux mineurs. Et pour l'autre à des volontaires mais avec des "profils plus durs" que celui qui a ouvert en Indre-et-Loire cet été.

"Ministre de l'Intérieur, je me suis toujours gardé de critiquer les décisions prises par les magistrats. Mettre en cause la justice, c'est porter atteinte à la chaîne pénale à laquelle ils appartiennent", a-t-il aussi lancé. Un propos visant avant tout Nicolas Sarkozy, mais qui viennent aussi après les propos controversés de François Hollande dans le livre "Un président ne devrait pas dire ça..."

D. N. avec AFP