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Valls: "Hors de question" de laisser le FN remporter une région

"Tout devra être fait" pour empêcher le Front national de gagner une région lors des élections de décembre, a dit le Premier ministre Manuel Valls au Bondy Blog, mardi.

"Tout faire" pour barrer la route au FN. Invité du Bondy Blog dix ans après la mort de deux adolescents à Clichy-sous-Bois, qui avait déclenché plusieurs nuits d'émeutes, le Premier ministre Manuel Valls a estimé mardi qu'il était "hors de question de laisser le Front national gagner une région" lors des élections des 6 et 13 décembre, alors que celui-ci espère l'emporter en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

"Il est hors de question de laisser le Front national gagner une région. Donc tout devra être fait pour l'empêcher (...) Je vous donne rendez-vous le soir du premier tour", a déclaré Manuel Valls, à moins de six semaines du scrutin.

Manuel Valls a insisté, comme la veille le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, sur la nécessité de mener à fond la campagne du premier tour avant de se projeter dans le deuxième. "Avant le deuxième tour, il y a un premier tour. Il faut que les têtes de liste fassent campagne, présentent leur projet (...) Il faut mener campagne, je m'engagerai dans la campagne", a-t-il promis.

Fusion des listes ou retrait

Le Premier ministre a dégagé deux grands axes: d'abord faire campagne pour que les listes socialistes soient le plus haut possible. Ensuite, au soir du premier tour, les voix de gauche seront totalisées. Si elles sont égales ou supérieures aux voix de droite, les listes socialistes verront si elles se retirent ou non.

"Il faut que les listes menées par Christophe Castaner (en PACA) soient le plus haut possible, au premier tour, et le soir du premier tour, nous ferons l'addition, et ce sera la même chose dans le Nord-Pas-de Calais-Picardie, avec le score des autres listes de gauche, parce qu'elles vont devoir fusionner. Et à partir de là, on verra quelle est la stratégie", a-t-il développé.

Le Premier ministre a une nouvelle fois appelé la gauche à l'unité dès le premier tour des élections dans ces deux régions. "Il faut que la gauche soit unie. A quelques jours, quelques semaines, du dépôt des listes, chacun doit prendre conscience dans (ces) deux régions (...) que plus la gauche est haute, plus les chances de l'emporter au deuxième tour sont là pour empêcher, notamment dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la victoire du Front national", a-t-il expliqué. 

Dans les autres régions, Manuel Valls souhaite ce rassemblement au second tour. Pourtant, si le total des voix de gauche est inférieur à celui de la droite, le Premier ministre pourrait envisager le retrait de la liste du PS. De quoi faire bondir les Républicains. "L'idée même qu'à l'occasion d'une élection régionale, une liste présente se retire pour barrer la route au Front national est complètement contraire aux esprits des institutions", a réagi le député LR des Hauts-de-Seine, Thierry Solère, au micro de BFMTV. 

La porte ouverte à toutes les hypothèses

Concernant le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Pierre de Saintignon, le candidat socialiste, a assuré mardi soir lors d'un débat avec Xavier Bertrand et Marine Le Pen qu'il se maintiendrait même si le PS arrive troisième du premier tour. "L’idée de se retirer là où la défaite est assurée divise totalement la gauche et singulièrement le Parti socialiste", constate Laurent Neumann, consultant politique pour BFMTV.

Pour autant, il assure que "c’est la première fois que Manuel Valls s’exprime avec autant de clarté". "Cela veut dire qu’il laisse la porte ouverte à toutes les hypothèses", conclut-il. 

la rédaction avec AFP