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Tous les déplacements "non-prioritaires" des ministres sont reportés jusqu'à nouvel ordre

La Première ministre Elisabeth Borne (à gauche) le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester (au centre) et le porte-parole du gouvernement Olivier Véran (à droite) à l'Assemblée nationale à Paris le 27 juin 2023

La Première ministre Elisabeth Borne (à gauche) le ministre des Relations avec le Parlement Franck Riester (au centre) et le porte-parole du gouvernement Olivier Véran (à droite) à l'Assemblée nationale à Paris le 27 juin 2023 - Geoffroy VAN DER HASSELT © 2019 AFP

Face au contexte très inflammable de la mort de Nahel, et notamment les violences qui s'en sont suivies, les déplacements "non-prioritaires" des ministres sont reportés jusqu'à nouvel ordre.

Un drame qui concentre toutes les attentions de l'exécutif. Au surlendemain de la mort de Nahel, 17 ans, à Nanterre après un refus d'obtempérer, tous les déplacements "non-prioritaires" des ministres sont reportés jusqu'à nouvel ordre, a appris BFMTV de plusieurs sources concordantes.

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22:16

Selon nos informations, à compter de ce jeudi, tous les déplacements ministériels sont réorientés sur le "sujet du jour". Autrement dit, si les membres du gouvernement se déplacent, ce sera en lien avec la situation actuelle. Chacun a compris qu'il n'y aurait plus de bande passante pour une autre thématique et que cela mobiliserait inutilement les forces de l'ordre.

En ce sens, les ministres Clément Beaune et Stanislas Guerini ont reporté leur visite respective à la Gare de Lyon et dans le Cantal. Élisabeth Borne a elle-même fait les frais de ce changement de braquet. La Première ministre a annulé son déplacement en Vendée ce jeudi matin pour assister à la cellule interministérielle de crise (CIC), convoquée par le président de la République. Si l'État a profité de l'occasion pour démontrer sa mobilisation, la déclaration de l'état d'urgence - comme le réclame par exemple le patron de LR, Éric Ciotti - n'est pas jugée nécessaire à ce stade, selon nos informations.

La nuit prochaine sera décisive

Ces dernières heures, Élisabeth Borne et Emmanuel Macron se sont tenus très étroitement au courant de l’évolution de la situation. Pour l'exécutif, la nuit qui vient de s’achever était décisive en un sens. Il était question de savoir si la situation allait s’étendre à la province. Les scènes de violences urbaines sont dès lors observées comme un signal inquiétant aux yeux de l'exécutif. La nuit prochaine sera décisive tout court.

Selon nos informations, l'exécutif estime faire face à deux difficultés. Premièrement, les forces de l'ordre sont dans une situation très délicate. Elles devront se monter irréprochables, ne déclencher aucun incident et se tenir à une vigilance maximale. En clair, elles ne pourront quasiment pas riposter, alors que leur pouvoir concernant les refus d'obtempérer est largement critiqué par la gauche. Pour autant, si le contrôle n'est pas repris, le pouvoir craint d'acter la présence de zones de non-droit en France, échappant à son contrôle.

La marche blanche organisée ce jeudi après-midi en la mémoire de Nahel sera particulièrement scrutée. Le président de la République et la Première devraient prendre la main sur la parole publique pour éviter tout déraillement sur la communication politique dans ce contexte très inflammable.

Anne Saurat-Dubois avec Baptiste Farge