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Thérapies de conversion: Bérangère Couillard envisage la dissolution de Torrents de vie en cas de condamnation

La ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations a dénoncé les pratiques de l'association protestante évangélique qu'a pu suivre BFMTV.

"Il semble que ce soit des pratiques non légales". La ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations Bérangère Couillard, a réagi sur BFMTV au reportage diffusé sur notre antenne au sujet des thérapies de conversion en France. Une pratique pourtant interdite depuis l'année dernière en France et qu'il faut "condamner de manière très ferme".

"Jusqu'ici, il n'y avait pas de dépôt de plainte", a fait savoir Bérangère Couillard sur BFMTV, "cela permet d'avoir un commencement de preuve".

"De l'homophobie et de la transphobie"

La successeure d'Isabelle Rome a indiqué plus tôt ce mercredi saisir le procureur de la République "pour enquêter sur les agissements de Torrents de vie". L'association protestant évangélique continue d'organiser des événements pour "restaurer l'identité relationnelle et sexuelle".

"Le postulat de base, c'est de considérer que l'homosexualité ou la transidentité est interdit, et ça, c'est inacceptable", a encore déclaré la ministre sur notre antenne, ajoutant que c'est "de l'homophobie et de la transphobie qui est affichée".

Bérangère Couillard appelle maintenant à ce que la justice française "fasse son travail".

"Si on arrive à caractériser le fait que ce soit le cas, j'espère que Torrents de vie va arrêter ces pratiques et pourquoi pas passer par la dissolution", a-t-elle poursuivi, "ce n'est pas dit que ce soit possible de le faire, mais en tout cas c'est condamnable".

"On a besoin que les victimes portent plainte"

La membre du gouvernement évoque toutefois la difficulté de lutter contre ces pratiques à la communication souvent floue: "Ils vont parler d''accompagnement spirituel', de 'difficultés personnelles'... C'est très difficile de lutter contre cette communication".

"C'est pour ça qu'on a besoin de ces images, de témoignages, que les victimes portent plainte sinon on est un peu démunis pour aller apporter des preuves au procureur de la République", a encore ajouté Bérangère Couillard.

L'article 225-4-13 du Code pénal prévoit jusqu'à 2 ans de prison et 30.000 euros d'amende et jusquà 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "les pratiques, les comportements ou les propos répétés visant à modifier ou à réprimer l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, vraie ou supposée, d'une personne et ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale".

Hugues Garnier Journaliste BFMTV