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Taubira "n'assumerait pas" que la réforme de la justice des mineurs ne se fasse pas

Christiane Taubira que le plateau de BFMTV-RMC, le 19 juin 2015.

Christiane Taubira que le plateau de BFMTV-RMC, le 19 juin 2015. - BFMTV

La ministre de la Justice était l'invitée de BFMTV-RMC, vendredi matin. Interrogée sur la réforme de la justice des mineurs, elle a lancé un ultimatum au gouvernement.

C'est un ultimatum sans en avoir l'air. La ministre de la Justice Christiane Taubira a indiqué vendredi sur BFMTV-RMC "qu'elle n'assumerait pas" que la réforme de la justice des mineurs, promise par François Hollande et qui se fait attendre, ne soit pas réalisée.

"Il reste deux ans" pour mener cette réforme

"Si on ne fait pas ça, c'est un aveu d'impuissance et moi, je n'assumerais pas", a déclaré la Garde des Sceaux interrogée sur BFMTV et RMC. "Le gouvernement s'était engagé à le faire au premier semestre 2015, je suis la première à déplorer que ce ne soit pas encore fait", a poursuivi Christiane Taubira à propos de la réforme de l'Ordonnance de 1945, texte de référence sur la justice des mineurs. "Ma loyauté est totale et lorsque ma loyauté sera en conflit, alors je partirai", avait-elle déjà lâché un peu plus tôt, au sujet du travail du dimanche introduit pas la loi Macron.

"Il reste deux ans sur le quinquennat", a souligné la ministre après avoir reconnu qu'elle n'avait "pas encore de calendrier" pour cette réforme sensible, qui en est aux "derniers arbitrages".

"Les tribunaux correctionnels sont moins efficaces"

La réforme prévoit notamment de supprimer les tribunaux correctionnels pour mineurs mis en place sous Nicolas Sarkozy "dans un discours archidémagogique, qui consistait à dire que les juges des enfants étaient laxistes et ne prenaient pas de mesures sévères contre les mineurs récidivistes", a dit la ministre.

"Les tribunaux correctionnels pour mineurs ont jugé dix fois moins que les juges pour enfants, donc ils sont moins efficaces et ils ont pris des décisions plus clémentes que les juges des enfants", a affirmé la garde des Sceaux. La ministre a appelé à sortir des "fantasmes", rappelant que les mineurs représentaient 9,5% des infractions.

S. C.