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Gouvernement

SOS Méditerranée tance Castaner après ses propos sur les ONG "complices des passeurs"

Christophe Castaner, le 12 juillet 2017.

Christophe Castaner, le 12 juillet 2017. - Thomas Samson - AFP

Selon l'ONG de secours aux migrants, les propos du ministre de l'Intérieur "relaient de graves accusations".

L'association SOS Méditerranée a demandé ce mardi à Christophe Castaner de "rétablir les faits" sur les ONG de secours en mer des migrants. Cette injonction fait suite aux propos polémiques tenus vendredi par le ministre de l'Intérieur, d'après qui ces organisations ont pu parfois être "complices" des passeurs.

"Ces propos relaient de graves accusations" et des "rumeurs", a affirmé l'ONG dans une lettre au ministre de l'Intérieur, en soulignant qu'aucune des ces allégations "n'a jamais été démontrée ni étayée par la moindre preuve" et qu'"aucune des procédures judiciaires entamées n'a abouti".

Demande de "preuves"

Tout en assurant que les ONG "jouent un rôle essentiel pour apporter de l'aide aux migrants" en Méditerranée, Christophe Castaner les a appelées à "avoir une attitude responsable". 

Ces déclarations "portent atteinte à leur honneur et à leur considération et jettent un discrédit général sur les acteurs du sauvetage en mer", a ajouté SOS Méditerranée, qui a demandé "instamment des précisions, des preuves, à l'appui de ces allégations".

Tollé chez Amnesty International

Les ONG travaillent "dans le respect absolu du droit maritime international, en toute transparence et en totale coordination avec les autorités maritimes", a martelé l'association. "Nous n'avons jamais eu et n'aurons jamais le moindre contact avec les passeurs et trafiquants d'êtres humains dont nous sommes les premiers à condamner les agissements criminels", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué vendredi, la présidente d'Amnesty International France s'était également dite "consternée" par ces propos salués par l'extrême droite. "Nous condamnons fermement ces accusations qui sont dangereuses et tendent à faire oublier qui sont les véritables responsables de cette situation en Méditerranée: les États membres européens", avait-elle ajouté.

Jules Pecnard avec AFP