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Gouvernement

Séminaire gouvernemental: après les annonces de Macron, Philippe et ses ministres vont au charbon

Le Premier ministre Édouard Philippe entouré de plusieurs de ses ministres, le 11 avril 2019 à Strasbourg

Le Premier ministre Édouard Philippe entouré de plusieurs de ses ministres, le 11 avril 2019 à Strasbourg - AFP - Frederick Florin

Quelques jours après les annonces faites par Emmanuel Macron durant sa conférence de presse élyséenne, Premier ministre et ministres doivent les mettre en musique. Et régler la question pressante de l'agenda parlementaire, déjà chargé jusqu'à l'été.

Une équipe soudée et ravivée pour le deuxième acte, décisif, de ce quinquennat. C'est l'image que cherchera à renvoyer le gouvernement d'Édouard Philippe ce lundi, à l'occasion d'un séminaire réunissant l'ensemble des ministres. Leur objectif: mettre en musique, de façon concrète, les annonces faites par Emmanuel Macron il y a quelques jours lors de sa conférence de presse

À partir de 8h30, dans un cadre beaucoup moins formel et corseté que celui du traditionnel Conseil des ministres hebdomadaire, l'équipe gouvernementale travaillera ainsi toute la journée sur sa "méthode" d'action et sur le calendrier pratique de mise en place des mesures.

"La tâche est immense"

Comme le rappelle Le Parisien, ce séminaire sera exceptionnellement bondé. Au Premier ministre et ses ministres et secrétaires d'État se joindront, dans l'après-midi, les pontes parlementaires de La République en marche. À savoir les présidents de groupe à l'Assemblée nationale et au Sénat, Gilles Le Gendre et François Patriat, puis les élus LaREM, MoDem ou Agir chapeautant des commissions permanentes. 

Derrière ce grand raout, il y a la volonté de donner aux Français l'image d'une équipe dédiée à l'action collective et efficace.

"La tâche est immense, car nous allons nous attarder sur le qui fait quoi, le calendrier, celui de la discussion au Parlement", explique au Parisien de ce lundi Sébastien Lecornu, ministre des Collectivités territoriales et ex-animateur du grand débat national. 

Embouteillage parlementaire

Pour que les effets de ces nouvelles mesures soient ressentis dès 2020, l'un des enjeux majeurs du gouvernement sera de réorganiser un agenda parlementaire déjà saturé. Dans Le Journal du Dimanche, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a d'ores et déjà annoncé que des "arbitrages" auraient lieu. En d'autres termes, retirer quelques blocs afin que la partie de Tetris soit toujours jouable. 

"Si on veut que les mesures post-gilets jaunes soient ­lisibles rapidement pour les ­Français, il y aura forcément des textes qui sont déjà dans les tuyaux et que l'on devra ­repousser", a-t-elle déclaré.

De fait, si la loi Mobilité - adoptée en première lecture par le Sénat - devrait être maintenue à l'agenda, celles sur la bioéthique et sur l'audiovisuel public pourraient être remises à la prochaine session parlementaire. La révision constitutionnelle, remise en route par Emmanuel Macron, occupera l'essentiel de l'été, avec comme objectif qu'une première lecture soit achevée en septembre. Quid, aussi, de la réforme de l'assurance-chômage, dont est chargée Muriel Pénicaud, ou de celle des retraites, que prépare depuis des mois Jean-Paul Delevoye? Ces questions devront obtenir des débuts de réponse ce lundi. 

Refonte des territoires

Quant à l'ensemble des mesures de pouvoir d'achat, notamment la baisse d'impôt d'environ 5 milliards d'euros pour les classes moyennes ou la réindexation des petites retraites sur l'inflation, leur discussion devra attendra l'automne: elles seront réparties entre le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2020. 

S'agissant de la "méthode", le la a été donné par le chef de l'État jeudi: davantage de concertation et de proximité, moins de verticalité. À l'étalonnage détaillé des mesures s'ajoutera la répartition des rôles.

De ce point de vue, Sébastien Lecornu et sa ministre de tutelle, Jacqueline Gourault, devraient ainsi être en première ligne dans la refonte des territoires qu'a appelé de ses vœux le président de la République. "Les questions territoriales vont occuper une place fondamentale de l'acte II de ce quinquennat", a déclaré le premier au Parisien. L'élu local devrait donc, sans nul doute, être davantage sollicité dans le processus délibératif qu'aborde aujourd'hui le gouvernement d'Emmanuel Macron. 
Jules Pecnard