Ségolène Royal ne tarit pas d'éloges sur Nicolas Hulot

,L'ancienne ministre de l'Écologie a néanmoins tiré une "petite sonnette d'alarme" sur plusieurs sujets, dont la Guyane et le glyphosate.

"Nicolas Hulot est un très bon ministre." Ségolène Royal a commenté ce dimanche l'action de son successeur à la tête du ministère de l'Écologie. "Sa vie a été consacrée à la défense de l'environnement donc il est en phase avec sa mission", a expliqué l'actuelle ambassadrice pour les pôles dans l'émission Questions politiques de France Inter.

L'ancienne ministre a cité "des points positifs", comme l'augmentation de 3% du budget du ministère de la Transition écologique, "des décisions qui sont prises pour faciliter le raccordement des énergies renouvelables" et "la généralisation du chèque pour personnes vulnérables".

Mais, a-t-elle poursuivi, "pour lui rendre service, il faut que je sois non complaisante et exigeante". "On est là à la charnière, au moment où se nouent un certain nombre de décisions politiques, sur lesquelles je tire une petite sonnette d'alarme, pour l'aider", a-t-elle ajouté, parlant même de "points de vigilance extrême".

L'exploration d'hydrocarbures en Guyane

Interrogée à ce titre sur la signature par Nicolas Hulot de la prolongation du permis exclusif d'exploration d'hydrocarbures détenu par Total au large de la Guyane, elle a dit la "regretter".

"J'ai refusé de le signer ce permis comme tous les permis de recherche d'hydrocarbures depuis l'Accord de Paris sur le climat", a-t-elle affirmé, rappelant que "les experts du Giec nous disent qu'il faut renoncer aux énergies fossiles si on veut réussir à atteindre le refroidissement, c'est-à-dire passer en dessous des 2° de réchauffement de la planète.

Reconnaissant avoir elle-même subi à l'époque de "très fortes pressions", elle a regretté un "mauvais service rendu à la planète et un mauvais service rendu même à Total", une "grande entreprise performante qui est en train d'investir massivement dans les énergies renouvelables".

"Il faut arrêter d'acheter du Roundup"

Ségolène Royal s'est également montrée très réservée sur la position française en Europe à l'égard du glyphosate, que contiennent de nombreux herbicides.

L'ancienne ministre considère que la France doit s'opposer à la prolongation possible de l'autorisation de l'utilisation de ce pesticide sur le territoire européen.

"On a montré qu'il y avait des alternatives possibles. Il faut que les particuliers arrêtent d'acheter du Roundup."

J.P. avec AFP