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Roms: "Valls est le meilleur ministre de l'UMP"

Dominique Bussereau, député UMP, a qualifié Manuel Valls de "meilleur ministre de l'UMP", après ses propos sur les Roms.

Dominique Bussereau, député UMP, a qualifié Manuel Valls de "meilleur ministre de l'UMP", après ses propos sur les Roms. - -

Gauche et droite réagissent vivement, après les propos durs de Manuel Valls selon lequel une minorité de Roms souhaite s’intégrer.

Au PS comme à l’UMP, les propos de Manuel Valls sur les Roms font réagir. Des propos durs et parfaitement assumés par le ministre de l’Intérieur, pour qui seule une minorité de Roms souhaite s'intégrer en France.

L’ancien ministre des Transports UMP Dominique Bussereau, désormais député, a regretté mardi midi qu’on "stigmatise une population qui pose bien sûr un certain nombre de difficultés, mais le meilleur moyen de traiter cette question est de le faire discrètement."

"Toute déclaration trop dure ou pas assez est intempestive", a ajouté Dominique Bussereau. "La meilleure façon de traiter ce problème, c’est par des voix diplomatiques, par des voix européennes, et pas par des débats politiques français incessants." Puis il a soudain laissé échapper une petite pique toute personnelle à l’encontre du ministre de l’Intérieur: "Vous savez, Manuel Valls est le meilleur ministre de l’UMP".

A l'UMP, Gosselin approuve

Est-ce parce que le ministre penche à droite, notamment sur la question des Roms, que le député UMP Philippe Gosselin se retrouve dans ses propos?

Ce dernier a en tout cas affirmé sans ambiguité son accord avec les propos de Manuel Valls: "Le ministre a des propos assez intéressants à étudier", a-t-il affirmé au micro de BFMTV. "Je crois qu’il faudra lier un certain nombre d’accords avec la Roumanie, d’attribution de subventions y compris européennes, à une vraie réalité d’insertion, de prise en main. Parce que je trouve que la Roumanie ne joue pas tout à fait le jeu, et la vocation de la France n’est pas d’accueillir toutes les difficultés de la Roumanie."

Le PS pas à l'aise

Mais dans son propre camp, Manuel Valls est loin de faire l'unanimité. Ainsi, le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone a exprimé son désaccord mardi lors des journées parlementaires du PS à Bordeaux: "Avec Manuel Valls nous ne partageons pas les mêmes mots, les mêmes virgules et les mêmes points, mais il a fait son boulot", a-t-il affirmé. Des propos relayés par la journaliste Charlotte Chaffanjon sur Twitter.

"Avec Valls nous ne partageons pas les mêmes mots, les mêmes virgules et les mêmes points mais il a fait son boulot" Bartolone #Roms
— Charlotte Chaffanjon (@CChaffanjon) September 24, 2013

Dans les rangs des députés PS, le malaise est bien visible. Pouria Amirshahi, député PS des Français de l'étranger, n'a pas caché son désaccord avec le discours du ministre. "Ce genre de propos ne me plaît pas", a-t-il affirmé. "Si on s'appuie sur des faits quotidiens - des gens sans logements, laissés entre eux, traités comme des pouilleux et qui produisent et génèrent de la délinquance - alors oui, 'tout ça' n'est pas intégrable", explique-t-il, réclamant que l'on fasse "confiance aux travailleurs sociaux" pour "placer l'intelligence humaine ailleurs".

De son côté, le député PS de Seine-Saint-Denis Razzy Hammadi réfute le terme de "problème rom". Pour lui, "il y a un problème quant à la gestion de cette population spécifique".

La maire de Lille, Martine Aubry, a fait savoir qu'elle ne partageait pas le point de vue selon lequel il faudrait renvoyer tous les Roms en Bulgarie et en Roumanie. "Je l'ai dit à Manuel Valls et je le redis aujourd'hui, la responsabilité de l'Etat ce n'est pas de vider des terrains pour laisser les Roms dans la rue", a-t-elle expliqué. "Tant que le problème n'est pas réglé dans leur pays, il faut trouver une solidarité nationale pour accueillir les 20.000 Roms qui sont sur notre territoire", a-t-elle ajouté.

Ariane Kujawski