BFMTV
Gouvernement

Restauration de Notre-Dame: inquiétudes autour du projet de loi d'exception du gouvernement

La cathédrale Notre-Dame de Paris vue du ciel, prise par un drone russe

La cathédrale Notre-Dame de Paris vue du ciel, prise par un drone russe - Gigarama

Le projet de loi présenté mercredi en Conseil des ministres doit permettre la restauration de la cathédrale en cinq ans, comme annoncé par Emmanuel Macron. Une mesure qui inquiète.

Un projet de loi a été présenté mercredi pour la restauration de Notre-Dame de Paris, donnant "la possibilité au gouvernement de prendre par ordonnance les mesures d'aménagement ou de dérogation" nécessaires pour faciliter la réalisation des travaux", selon le compte-rendu du Conseil des ministres.

Inquiétudes autour de cette loi d'exception

Ce projet de loi, intitulé "Restauration et conservation de la cathédrale de Notre-Dame de Paris et institution d'une souscription nationale", qui vise à permettre une restauration en cinq ans, objectif fixé par le président Emmanuel Macron, devrait permettre au gouvernement de passer outre à des obligations en matière de marchés publics et de lois de protection du patrimoine.

Il propose également la mise en place d'une souscription nationale, des avantages fiscaux pour les donateurs, un comité de contrôle pour "le bon emploi des fonds" et un établissement public chargé de concevoir et réaliser les travaux.

Après la présentation de ce projet de loi, l'animateur Stéphane Bern, chargé d'une mission patrimoine par le président Emmanuel Macron, s'est dit "inquiet" d'une "loi d'exception".

"Cela nous inquiète. Le risque est de créer des précédents. Il y a beaucoup de précipitation. Les lois d'exception, ça m'angoisse toujours", a déclaré l'animateur de télévision.

"Les donateurs veulent la reconstruction de la cathédrale à l'identique. Et il faut se garder des 'starchitectes' qui veulent laisser leur nom sur ce bâtiment. Un peu d'humilité est requise devant 850 ans d'histoire", a-t-il ajouté.

"Promesses tenues"

L'ancien ministre de la Culture Jack Lang s'est, pour sa part, réjouit de la présentation de la loi, saluant "la célérité" de l'action du gouvernement, mais exprime une "réserve" sur les dérogations aux règles du marché public.

"Les promesses faites sont tenues. La reconstruction pourra être menée tambour battant. Je salue la création d'un établissement public, qui permet qu'un véritable commando prenne les choses en mains", a-t-il dit.

"Ma seule réserve", a ajouté l'ex-ministre de François Mitterrand, "porte sur la liberté qui serait accordée de s'affranchir des règles du marché public", qu'il juge inutiles pour réaliser un grand chantier comme Notre-Dame.

L'ex-ministre a par ailleurs reconnu "s'interroger sur l'adéquation d'un concours international d'architectes au projet de rénovation de la flèche" de la cathédrale.

Benjamin Rieth avec AFP