Remaniement: le nouveau gouvernement dévoilé mercredi

Le nouveau Premier ministre a pris ses fonctions à Matignon ce mardi, et a mené les négociations pour composer son gouvernement. Ce dernier sera annoncé mercredi.

Au lendemain de sa nomination à Matignon, Manuel Valls a pris officiellement ses fonctions ce mardi, à l'issue d'une brève passation de pouvoir avec Jean-Marc Ayrault.

"Le président de la République a tracé une feuille de route pour aller encore plus loin, plus vite", a-t-il déclaré à cette occasion. Il a également rendu hommage au Premier ministre démissionnaire, l'assurant qu'il poursuivrait le "travail engagé au service du redressement". Dans ce nouveau gouvernement dévoilé mercredi et qui tiendra son premier Conseil des ministres vendredi, qui entre et qui sort?

> Les écologistes disent non

Un gouvernement sans les écolos se profile. Bien que Cécile Duflot et Pascal Canfin aient déjà dit qu'ils n'en seraient pas, le suspense a longtemps régné autour d'une éventuelle entrée de ministres EELV dans l'équipe Valls, après une rencontre d'une délégation du parti avec le nouveau Premier ministre, mardi matin.

Manuel Valls se serait engagé sur le processus entamé de "la transition énergétique", des actions en faveur de la "justice sociale", et de la "décentralisation", trois thèmes chers aux écologistes. Selon nos informations, il aurait également proposé à EELV un grand ministère Écologie-Énergie-Transports aux Verts. Sur le plateau de BFMTV, Pascal Canfin a également révélé que le poste de numéro deux du gouvernement aurait été proposé à Cécile Duflot.

Las, le bureau exécutif a voté en faveur de la non-participation d'EELV au gouvernement, indiquant que les récalcitrants seraient exclus du parti.

> Une femme comme directrice de cabinet

Seule certitude pour l'instant, Véronique Bédague-Hamilius a d'ores et déjà été nommée directrice de cabinet de Mauel Valls, ce qui en fait la première femme à ce poste.

Issue de la promotion Jean Monnet (1990) de l'ENA, cette femme de 50 ans, également diplômée de Sciences-Po et de l'Essec, a exercé diverses responsabilités au ministère de l'Economie et des Finances, au Fonds monétaire international (FMI) à Washington, ainsi qu'à la mairie de Paris.

Véronique Bédague-Hamilius a été conseillère technique auprès de Laurent Fabius à Bercy (2000-2002), sous le gouvernement Jospin. Elle a ensuite occupé les fonctions de directrice des finances à la mairie de Paris dirigée par Bertrand Delanoë, puis de secrétaire générale de la ville de Paris. Elle venait tout juste d'être nommée, mi-mars, directrice générale d'Ubifrance.

> Qui à Bercy, à la Défense et à l'Intérieur?

• Intérieur. Il reste à trancher de nombreux points, notamment le remplacement de Manuel Valls à l'Intérieur. Pour ce poste circulent les noms de François Rebsamen, fraichement réélu maire de Dijon, et de Jean-Jacques Urvoas, qui préside la commission des Lois à l'Assemblée nationale, proche de Manuel Valls.

• Défense et Quai d'Orsay. Consultant par téléphone depuis lundi soir, Manuel Valls a reçu mardi matin Place Beauvau le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui souhaite conserver son poste. Du côté du Quai d'Orsay, la stabilité pourrait prévaloir avec le maintien de Laurent Fabius.

• Bercy. Mais rien n'a pour l'instant filtré en ce qui concerne Bercy. Pierre Moscovici a annulé mardi sa participation à une réunion importante de ses homologues de la zone euro, à Athènes, préférant attendre à Paris d'être fixé sur son sort. Lors de la composition du gouvernement Ayrault, celui qui avait pourtant dirigé la campagne du candidat Hollande avait été "prévenu le dernier", rappelait son entourage.

• Ministres sur le départ. De son côté, Vincent Peillon (Éducation), candidat aux élections européennes, est donné partant à coup sûr. Quant à Christiane Taubira (Justice), son départ de la Place Vendôme fait peu de doute même si elle pourrait obtenir un autre portefeuille, comme la Culture par exemple.

Bernard Cazeneuve, lui, est fortement pressenti pour devenir secrétaire général de l'Elysée, en remplacement de Pierre-René Lemas.

> Le cas Ségolène Royal

Un autre dossier suscite toujours quelques interrogations: le retour au gouvernement de Ségolène Royal. L'ex-compagne du chef de l'Etat, qui n'a plus siégé au gouvernement depuis 2002, pourrait hériter de la Justice ou d'un grand ministère regroupant Ecologie, Transports et Logement, après avoir été pressentie pour l'Education. Mais cette dernière attribution semble également convoitée par Aurélie Filippetti (Culture). Najat Vallaud-Belkacem, intéressée par la Culture, devrait probablement abandonner le porte-parolat.

Actuel ministre délégué à l'Economie sociale et solidaire, Benoît Hamon pourrait se voir attribuer un grand ministère pour donner des gages à la gauche du PS, particulièrement critique sur la nomination de Manuel Valls.

Reste à connaître l'identité des éventuels nouveaux entrants socialistes. Sont cités les députés socialistes Thierry Mandon, Karine Berger ou encore le sénateur de l'Isère André Vallini. Parmi les ténors du PS, le nom de Bertrand Delanoë, qui avait déjà été annoncé à la Justice en 2012, est régulièrement évoqué.

Y. D .avec AFP