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Gouvernement

Remaniement: après son exfiltration de l'Éducation, Amélie Oudéa-Castéra "fière" de continuer aux Sports

Amélie Oudéa-Castéra le 16 janvier 2024 à l'Assemblée nationale

Amélie Oudéa-Castéra le 16 janvier 2024 à l'Assemblée nationale - Thomas SAMSON / AFP

Affaiblie par des semaines de polémiques pour avoir critiqué l'école publique, Amélie Oudéa-Castéra a été rétrogradée lors de ce nouveau remaniement mais reste ministre des Sports et des Jeux olympiques. Elle laisse l'Éducation à Nicole Belloubet, ex-garde des Sceaux.

"Je continuerai à mettre tout en œuvre pour que nous portions au succès, tous ensemble, ces magnifiques enjeux". Dans un message posté sur X ce jeudi 8 février au soir, après l'annonce de la seconde partie du gouvernement de Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra exprime sa "fierté" de rester au ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.

Affaiblie par des semaines de polémiques pour avoir critiqué d'emblée l'école publique, la ministre a toutefois été rétrogradée, laissant le ministère de l'Éducation à Nicole Belloubet, ancienne ministre de la Justice sous Édouard Philippe.

"Donner au sport, et à celles et ceux qui l’incarnent, la place qu’ils méritent dans notre société et promouvoir ses bienfaits pour notre jeunesse et notre nation, c’est l’engagement et le fil conducteur de ma vie", a-t-elle réagi, ajoutant être "fière de continuer à porter au sein du gouvernement ces convictions et l’ensemble des actions engagées avec tous les acteurs du sport français depuis 20 mois".

Un faux pas dès son premier déplacement

Dans son message, Amélie Oudéa-Castéra facilite par ailleurs sa successeure Nicole Belloubet. "Les défis à relever sont magnifiques pour la réussite de tous nos élèves et l’épanouissement de notre jeunesse", a-t-elle conclu.

Invité de France 2 juste après l'annonce de son équipe au complet, le Premier ministre a admis "un trouble, un malaise" autour d'Amélie Oudéa-Castéra, tout en saluant son "engagement total".

À peine quelques heures après sa nomination, c'est le faux pas: lors de son premier déplacement dans un collège d'Andrésy dans les Yvelines, elle est interrogée sur la scolarisation de ses trois fils dans la prestigieuse école privée parisienne Stanislas.

La ministre invoque des "paquets d'heures pas sérieusement remplacées" à l'école publique Littré où a été brièvement scolarisé son aîné. "Propos lunaires", "séparatisme social": le tollé est immédiat chez les syndicats et la gauche.

La ministre tente de déminer le lendemain. Auprès de l'AFP, celle qui est brocardée comme une incarnation d'un élitisme "déconnecté", dit "regretter" d'avoir "pu blesser certains enseignants". Mais dès le dimanche, l'incendie reprend. Dans Libération, l'enseignante de maternelle qui avait eu brièvement le fils aîné de la ministre dément avoir été absente.

Mediapart révèle un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale sur l'établissement privé catholique Stanislas (où sont donc scolarisés les enfants de la ministre), qui relate des "dérives" notamment homophobes, avant de révéler qu'Amélie Oudéa-Castéra a fait la promotion d'une école privée hors contrat qui accueille notamment de jeunes sportifs lorsqu'elle était ministre des Sports, et soutenu la demande de cette école de passer sous contrat avec l'État.

Longtemps, Amélie Oudéa-Castéra semble bénéficier du soutien du président Emmanuel Macron. Publiquement, députés et autres hommes et femmes politiques de la majorité la soutiennent du bout des lèvres. Sous couvert d'anonymat, ils critiquent vertement sa maladresse, sa "déconnexion", son manque de sens politique et la jugent "cramée". Finalement, Amelie Oudéa-Castéra sera restée 28 jours rue de Grenelle, un record pour un ministre de l'Éducation sous la Ve République.

Fanny Rocher avec AFP