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Réforme des retraites: les premières pistes du gouvernement

Laurence Parisot à Matignon pour la consultation autour des retraites, face à Michel Sapin, Jean-Marc Ayrault, Geneviève Fioraso et Arnaud Montebourg.

Laurence Parisot à Matignon pour la consultation autour des retraites, face à Michel Sapin, Jean-Marc Ayrault, Geneviève Fioraso et Arnaud Montebourg. - -

Agenda accéléré, hausse des cotisations et du nombre d'annuités, le gouvernement explore toutes les pistes pour réformer le système des retraites et commence ce lundi la consultation des syndicats et des organisations patronales.

La réforme des retraites fait son grand retour cette semaine. Jean-Marc Ayrault reçoit lundi les syndicats et les organisations patronales pour préparer la conférence sociale, prévue pour les 20 et 21 juin prochain.

Une remise à plat rendue nécessaire pour le gourvernement puisque le régime de retraite français accusera un déficit de 22 milliards d'euros à l'horizon 2020, selon le Conseil d'orientation des retraites (COR). Europe 1 a dévoilé les pistes étudiées par François Hollande et Jean-Marc Ayrault sur cet épineux dossier. En voici les grandes lignes.

> Un agenda chamboulé

François Hollande s'était engagé à une réforme avant la fin de l'année 2013 mais le chef de l'Etat devrait finalement demander aux différents acteurs d'accélérer le processus et espère finaliser le texte pour le mois de juillet.

Deux raisons à cela, selon les informations d'Europe 1. D'abord satisfaire l'Union européenne qui exige des réformes majeures. Puis ensuite exercer une pression sur l'Allemagne qui pourrait, ou pas, changer de leader au mois d'octobre.

> 44 annuités contre 41

L'objectif de cette réforme des retraites est louable: assurer le financement jusqu'en 2035. Mais la méthode risque de susciter des remous. Si l'âge légal de départ à la retraite ne changera pas et restera fixé à 62 ans, la durée de cotisation pour toucher une pension pleine passerait de 41 annuités à 44.

François Hollande s'y était dit favorable fin mars lors de son intervention télévisée.

Concrétement, si vous commencez à travailler à 26 ans, vous pourrez toucher 100% de votre retraite vers l'âge de 70 ans...

> Les retraités mis à contribution

Pour assurer les retraites, le gouvernement compte sur les retraités eux-mêmes. Leur Cotisation sociale généralisée (CSG) devrait être alignée sur celle des actifs, passant de 6.6% à 7.5%. En outre, les pensions pourraient ne plus être réévaluées en fonction de la hausse des prix et de l'inflation.

Selon les calculs effectués par Europe 1, le manque à gagner pourrait être, selon le projet retenu, d'environ 150 euros par an.

Néanmoins, les retraites aux montants les plus faibles devraient être protégées, avait assuré le ministre du Travail, Michel Sapin.

> Défiance à l'égard du gouvernement

76% des personnes interrogées disent ne pas faire confiance "au gouvernement pour assurer l'avenir des retraites": 50% ne lui font "pas du tout confiance" et 26% "plutôt pas confiance", révèle une étude publiée le 6 mai dernier.

Selon ce sondage, 63% des Français se prononcent pour une réforme "en profondeur du système en mettant à plat tous les sujets".

Sur les mesures à prendre, 66% jugent "nécessaire" une augmentation de la durée de cotisation, 63% une hausse des cotisations retraite des salariés et des entreprises et 61% un relèvement de l'âge légal de départ. 


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