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Réduction du nombre de régions: Manuel Valls lance l'offensive

Manuel Valls le 8 avril à l'Assemblée nationale.

Manuel Valls le 8 avril à l'Assemblée nationale. - -

Entre mardi et mercredi, le Premier ministre a annoncé des mesures visant à réduire le mille-feuilles administratif. Au programme, suppression des conseils départementaux et réduction du nombre de régions. Une annonce qui a fait réagir.

Réduire le nombre de régions, supprimer les conseils départementaux... Manuel Valls n'est pas le premier à s'attaquer au mille-feuilles administratif. Il lui faudra dédormais aller au bout. Mardi et mercredi, le Premier ministre a lancé l'offensive et détaillé le calendrier, quitte à mécontenter les élus.

> Les annonces de Manuel Valls

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Manuel Valls a déclaré mardi soir vouloir "réduire de moitié" le nombre de régions dans l'Hexagone d'ici à 2017. Il souhaite également supprimer les conseils départementaux à l'horizon 2021.

Quelle méthode veut utiliser le Premier ministre? "D'abord, les Conseils généraux pourront discuter ensemble", assure-t-il sur BFMTV. Mais si les discussions n'avancent pas, la loi sur la réforme territoriale imposera un cadre dès le 1er janvier 2017, avant les prochaines élections régionales, précise-t-il.

Soucieux d'afficher sa volonté de rassemblement, Manuel Valls s'appuie ainsi sur le rapport livré en octobre 2013 par Jean-Pierre Raffarin et Yves Krattinger, respectivement sénateurs UMP et PS. Et de s'appuyer sur un exemple concret: la fusion de la Basse-Normandie avec la Haute-Normandie.

> Le soutien de Royal

A la sortie du Conseil des ministres mercredi, la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a été la seule à s'exprimer, en faveur de l'annonce de Manuel Valls. "La réforme administrative est très attendue depuis de nombreuses années en France. Cela demande du courage, et le gouvernement l'a", avance la présidente de Poitou-Charentes.

Et si la ministre reconnaît des tensions chez les élus, elle répond qu'ils "doivent être partie prenante de cette réforme". Et promet de "consulter les élus", de tous les bords, notamment sur la question de la fusion entre Poitou-Charentes et Aquitaine.

De son côté, Stéphane Le Foll tient à rassurer. "La discussion est ouverte", a-t-il expliqué lors du point presse hebdomadaire après le Conseil des ministres. "Mais personne n'a parlé de disparition des départements", selon le nouveau porte-parole du gouvernement, qui tient à distinguer instances institutionnelles et départements.

> Des élus mécontents

Mais ne serait-ce pas déjà trop tard? Les intéressés pointent la méthode, et notamment l'absence de consultation. Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France, s'est déclaré "abasourdi" mardi, et a demandé une rencontre rapide avec Manuel Valls. Même chose du côté des présidents de régions: Claude Gewerc, président de Picardie, a demandé "une réunion rapide de l'Association des régions de France" et "un rendez-vous à Matignon". "Il manque le décodeur" pour comprendre "la déclaration d'intention", estime-t-il.

A. K.