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Quand la ministre Caroline Cayeux affirmait que la communauté LGBT "n'existe pas"

Caroline Cayeux à l'Élysée le 4 juillet 2022

Caroline Cayeux à l'Élysée le 4 juillet 2022 - Ludovic MARIN / AFP

L'ancienne sénatrice avait affirmé en 2013 que les associations LGBT ne sont pas "légitimes", alors qu'une tribune a appelé cette semaine à sa démission pour ses propos sur le mariage pour tous.

Une nouvelle fois, des propos passés de Caroline Cayeux sur les personnes LGBT resurgissent. La ministre a affirmé en 2013, lors d'une prise de parole au Sénat que la communauté LGBT "n'existe pas", en pleine période de débats sur l'ouverture du mariage aux couples de même sexe. L'ancienne sénatrice est déjà visée par de nombreuses critiques, notamment à gauche, en raison d'anciennes déclarations contre le mariage pour tous, qu'elle avait qualifié en 2013 de "dessein contre nature".

"Ne faisons pas de ces communautés, qui n'existent pas, les nouveaux corps intermédiaires de la République", a-t-elle lancé à l'époque, interpellant les autres sénateurs.

Évoquant la question des associations LGBT, elle dénonce également des "organisations se disant représentatives de communautés", mais qui, selon elle, "ne sont pas légitimes parce que ces communautés n'ont aucun besoin d'être reconnues par l'État".

L'extrait vidéo de cette intervention, repérée par notre confrère Nabil Touati vendredi, a depuis été repris par plusieurs associations LGBT sur les réseaux sociaux.

Des propos "inadmissibles" de la part d'une ministre

"Ce n'est pas possible de la part d'un ministre d'avoir ce genre de propos", dénonce Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobie, sur BFMTV ce samedi, qui "attend que le gouvernement prenne des mesures envers Caroline Cayeux".

"On a reçu un courrier d'excuses pour s'excuser des propos en lien avec le mariage pour tous", souligne la présidente d'association.

Elle dit cependant "regretter" que la lettre ne revienne pas sur l'emploi récent de l'expression "ces gens-là" par la ministre pour désigner les personnes homosexuelles, un terme "extrêmement dénigrant et, de la part d'une ministre, inadmissible", selon Lucile Jomat.

Des excuses qui ne passent pas

Déjà visée par une tribune parue dans Têtu lundi, la qualifiant de "visage de la manif' pour tous" et demandant son départ du gouvernement, la ministre a ensuite choisi d'assumer ses déclarations passées.

"Je maintiens mes propos bien sûr", a déclaré Caroline Cayeux mardi sur Public Sénat, tout en contestant avoir utilisé à l'époque le mot "caprice". "Mais j'ai toujours dit que la loi, si elle passait, je l'appliquerai", a-t-elle cependant nuancé.

"C'est un mauvais procès qu'on me fait", a poursuivi Caroline Cayeux. "Je vais vous dire quand même j'ai beaucoup d'amis parmi tous ces gens-là", a-t-elle ensuite argué.

Des dernières déclarations qui, loin d'éteindre les critiques, les relancent au contraire. Face aux critiques, nombreuses à gauche, mais aussi présentes au sein de la majorité, la ministre dit ensuite rapidement regretter des propos "naturellement inappropriés".

Des membres de la majorité préparent à leur tour une tribune visant la ministre et remettant en cause sa présence au sein du gouvernement en raison de ses propos jugés homophobes. Elle doit paraître dans les heures qui viennent.

Juliette Desmonceaux