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Pour s'occuper de ses enfants, Duflot a demandé à Hollande de déplacer le conseil des ministres

Cécile Duflot à la sortie du conseil des ministres en mai 2012

Cécile Duflot à la sortie du conseil des ministres en mai 2012 - Lionel Bonaventure - AFP

Consciente que sa fonction de ministre allait lui occuper une large partie de son temps, l'élue écologiste avait demandé au chef de l'Etat que la réunion hebdomadaire du gouvernement ne se tienne plus le "jour des enfants". Une histoire racontée avec humour et auto-dérision dans Sexisme en politique: un mal dominant, diffusé dimanche soir.

Il y a quinze ans était votée la loi sur la parité en politique. Pour autant, être une femme en 2015 dans un milieu où les principales responsabilités sont occupées par des hommes reste un défi immense. "Aujourd’hui les femmes veulent tout: enfants, travail, pouvoir", explique la voix off du documentaire Sexisme en politique: un mal dominant, diffusé dimanche sur France 5. Tout, quitte à changer des habitudes qui datent des premières heures de la Ve République. Dans un extrait du film consulté par BFMTV.com, Cécile Duflot raconte comment elle a demandé à François Hollande de changer le jour du conseil des ministres.

"Le monde ne s'arrêterait pas de tourner"

"Juste après ma nomination comme ministre (du Logement en 2012, ndlr) j’ai demandé au président de la République si on pouvait changer le jour du conseil des ministres", raconte l’élue écologiste. François Hollande ne s’offusque pas et rétorque: "si tu veux, tu peux amener les enfants".

Cécile Duflot, mère de quatre enfants rougit encore à l’évocation de ce moment mais explique sa démarche. Consciente qu’elle allait être absorbée à 100% par son travail, Cécile Duflot se dit alors "que, si elle garde le mercredi pour accompagner ses enfants à leurs activités, c’est pas mal".

"C’est tellement couillon", s’amuse-t-elle aujourd’hui.

En effet, tout au long du film, Cécile Duflot raille et dénonce les différences de comportement vis à vis des femmes. Mais pour autant elle juge que "si le conseil des ministres avait lieu le mardi, le monde ne s’arrêterait pas de tourner".

"Imagine moi en homme, avec une paire de couilles"

Plus largement, dans le cas du sexisme, l’appartenance politique n’est pas un barrage contre les attitudes déplacées de leurs collègues masculins. "Les enfants sont un élément de faiblesse" a dit un élu à la sénatrice UDI Chantal Jouanno alors que Barbara Pompili, députée EELV, raconte dans le film de Stéphanie Kaïm qu’on la surnommait "Barbie". 

Loin d'ajouter une anecdote supplémentaire, la présidente du Front national Marine Le Pen assure, à regret, que "la vie politique est incompatible avec une vie de famille".

Elle est même difficilement compatible avec une vie de femme. Cécile Duflot n’a certainement pas oublié cet épisode de juillet 2012 quand les rangs UMP de l’Assemblée nationale avaient bruissé de remarques sexistes quand la ministre avait répondu à une question… en robe. 

Cécile Duflot avait alors fait profil bas et n'avait pas répondu. Un élu PS n'avait pas eu cette chance. Alors qu'il semblait mal à l'aise à discuter avec elle, il s'était vu apostrophé: "Imagine moi en homme, vieux, avec une paire de couilles, et ça ira mieux!"

Sexisme en politique un mal dominant, réalisé par Stéphanie Kaïm (diffusé dimanche France 5, 22h25) et produit par Emmanuel Chain (Elephant Doc) et Béatrice Schönberg (Chrysalide).