Pour parler aux jeunes, le ministère de l'Education compte sur les Youtubeurs
En février dernier, Gaspard Guermonprez, un youtubeur de 19 ans, a troqué son t-shirt contre une chemise bien repassée. Direction le ministère de l'Education nationale, où il a interviewé le ministre Jean-Michel Blanquer. Une consécration après sa vidéo "S, ES, L: pourquoi supprimer les filières?". Diffusée le 8 novembre sur sa chaîne Youtube, Break the Internet, elle a fait plus de 4 millions de vues sur la plateforme. Un carton d'audience qui a convaincu le parti d'Emmanuel Macron, La République en marche, de le diffuser à son tour sur Facebook. Et a attiré l'attention du ministère.
Il n'est pas le seul jeune youtubeur à avoir été repéré. Depuis deux ans, la délégation à la communication du ministère de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur (Delcom), a fait appel à une dizaine de jeunes dans son cas, selon Le Figaro. Choisis en fonction de leur audience et de leur image auprès des adolescents, ils sont chargés d'évoquer le bac, l'accès à l'université, le harcèlement scolaire ou encore l'engagement citoyen.
Entre 3000 et 8000 euros pour une vidéo
Le tout contre rémunération: entre 3000 et 8000 euros pour des vidéos de 8 minutes, selon Le Figaro, soit un salaire proche de celui versé par des entreprises pour ce genre de vidéos. En échange, le cahier des charges est précis sur le choix des sujets et la méthode pour les évoquer. Mais le ton doit rester celui des vidéos habituelles, pour ne pas perturber le jeune public.
Cette vitrine permet au ministère d'"intensifier la communication auprès des jeunes en utilisant davantage les codes et leurs usages", selon la directrice de la Delcom citée par Le Figaro. Les youtubeurs sélectionnés, eux, y voient une forme de reconnaissance de la part d'un client qui ne cherche pas à "se faire de l'argent". Et tant pis si le résultat diffère des formats originaux. Car les audiences sont là: l’an dernier, le site quandjepasselebac.education.fr a été consulté 600.000 fois.