Pour le Quai d'Orsay, une grande partie de la planète passe en jaune pâle

Une centaine de personnes à tout moment, parmi les diplomates et consulaires à Paris et à l'étranger, suivent l'évolution sur le terrain et mettent à jour un site web destiné aux voyageurs.

Le ministère des Affaires étrangères a refait son site Web d'alerte et de conseils aux voyageurs. Ce site est en fait le résultat d'un vaste effort invisible: une centaine de personnes à tout moment, parmi les diplomates et consulaires à Paris et à l'étranger, suivent l'évolution sur le terrain.

Les agents français à l'étranger se renseignent auprès des autorités locales, et des ONG telles que l'Organisation mondiale de la Santé, pour comprendre les risques localement. L'un des sites les plus visités de l'administration française en ligne, il vient de se refaire, en quatre couleurs au lieu de trois, ce qui nous indique désormais quatre situations différentes: le vert est sans danger, le jaune pâle signifie maladies ou intempéries graves ou encore criminalité légère ciblant les touristes, l'orange et le rouge étant pour les crimes violents, le terrorisme ou la contamination nucléaire.

Les cartes du Ministère des Affaires Étrangères sont des références

La nouveauté: autrefois les zones à faible criminalité (aujourd'hui en jaune pâle), et les zones orange (début de violence ciblée) n'en faisaient qu'un. Ainsi passait-on dans l'ancien système de la nonchalante sécurité à la vigilance face à un danger en puissance. Aujourd'hui, le jaune pâle marque un seuil au-dessus de la totale sécurité mais bien loin de la criminalité ambiante de certaines zones du Mexique ou du Tchad.

Les cartes s'avèrent très consultées. Les voyagistes les observent, les gouvernements étrangers surtout - eux qui souvent se plaignent de voir leur territoire en rouge ou en orange. Il paraîtrait que le Quai d'Orsay reste sourd à ces remontrances, les faits étant dans ce cas absolument têtus.

Des nouveautés

Le système d'autoenregistrement de ses voyages en contrée non-verte, l'application Ariane, lancée en juillet 2011, est désormais mieux adaptée aux Smartphones. L'on s'inscrit, pour dire où l'on compte voyager, et si une urgence vient à se déclarer, les services consulaires vous contactent par SMS et courriel pour donner des instructions pouvant aller jusqu'à un lieu de regroupement avant évacuation.

Évidemment, l'inscrit peut en faire à sa tête, et ne pas se faire évacuer. Big Brother n'est pas à la manœuvre. Il y a à tout instant minimum 40 000 personnes inscrites à Ariane, nom tiré de l'idée du fil d'Ariane.

Harold Hyman & journaliste spécialiste de géopolitique