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Placé: "Fukushima doit faire réfléchir les décideurs français sur les dangers du nucléaire"

Jean-Vincent Placé, le secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat ce vendredi.

Jean-Vincent Placé, le secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat ce vendredi. - BFMTV

"Le nucléaire est quand même une impasse industrielle", a estimé sur BFMTV l'ancien Verts Jean-Vincent Placé, et actuel secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, qui n'a vu aucune difficulté à figurer dans un gouvernement qui vient d'annoncer la prolongation de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires.

L'ancien ténor d'Europe-Ecologie-Les Verts (EELV), entré au gouvernement il y a un mois, ne voit aucune difficulté à être écologiste dans un gouvernement qui vient d'annoncer la prolongation de dix ans de la durée de vie des centrales nucléaires. Au contraire, "pour la première fois, sous la cinquième République, un gouvernement a décidé de réduire de 50 % la part du nucléaire dans l'électricité française", s'est félicité Jean-Vincent Placé, secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat sur BFMTV ce vendredi, alors que le Japon commémore les cinq ans de la catastrophe de Fukushima, le plus grave accident nucléaire civil depuis Tchernobyl, en 1986.

"Les cinq ans de Fukushima doivent faire réfléchir les décideurs français sur les méfaits du nucléaire, sur sa dangerosité", a lancé tout de go le secrétariat d'Etat à la réforme de l'Etat, Jean-Vincent Placé, en direction de la ministre de l'Environnement et de l'énergie, Ségolène Royal, "au delà des échanges amicaux (...) et des compromis politiques". Mais "réduire autant la part du nucléaire, c'est un compromis fort", a-t-il ensuite reconnu. 

EPR: "Il faut savoir arrêter les frais"

"La réalité, aujourd'hui, c'est que le nucléaire est quand même une impasse industrielle", a estimé Jean-Vincent Placé après la démission du directeur financier d'EDF, en raison d’un désaccord sur le projet de construction de deux réacteurs de troisième génération (EPR) à Hinkley Point en Grande-Bretagne. "D'évidence, [les EPR] ne sont pas un bon produit du nucléaire. A un moment donné, il faut savoir arrêter les frais". 

"Il y aura tout de même une vraie compétition à la loyale entre le nucléaire et les énergies renouvelables, que nous voulons voir développer", a ajouté le secrétaire d'Etat en charge de la Réforme de l'Etat et de la Simplification. "A cet égard, j'ai décidé de mettre en œuvre une simplification massive des procédures, en particulier sur les énergies renouvelables. Parce qu'aujourd'hui, on met sept ans pour faire une éolienne française" contre "trois ans" pour une "éolienne allemande", a-t-il expliqué, précisant qu'il allait charger le député EELV de Paris Denis Baupin d'une mission sur le sujet.

C. P.