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Pap Ndiaye se refuse à parler de "violences policières" mais reconnaît "des phénomènes qui existent"

Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye quittant l'Élysée, le 19 septembre.

Le ministre de l'Éducation nationale Pap Ndiaye quittant l'Élysée, le 19 septembre. - LUDOVIC MARIN / AFP

Le ministre de l'Éducation nationale a refusé de parler de "violences policières" ce vendredi, contrairement à ce qu'il avait pu faire en 2020 quand il était historien et dénonçait "une attitude de déni" en France.

En tant qu'historien, il parlait en 2020 de "violences policières" en France. Désormais ministre de l'Éducation nationale, il se restreint à parler de "phénomènes qui existent". Interrogé ce vendredi sur France Inter, Pap Ndiaye a refusé d'employer les termes de "violences policières" pour qualifier les faits dont sont accusés des membres des forces de l'ordre à l'issue de manifestations contre la réforme des retraites.

"En historien, je parlais de violences policières. J'ai d'autres fonctions actuellement", a commenté le ministre de l'Éducation nationale avant d'ajouter: "il y a des phénomènes sur lesquels l'IGPN se penche, on peut les qualifier comme on veut, il n'empêche que ces phénomènes existent".

En juin 2020, Pap Ndiaye avait dénoncé sur la même antenne "l'attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France" après la mort de George Floyd par des policiers aux États-Unis.

"L'attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est tout à fait classique et depuis longtemps. Il y aurait des violences policières aux États-Unis, en France il n'y en a pas puisqu'on vous dit qu'il n'y en a pas", avait-il déclaré.

La question des relations entre police et jeunesse "se pose"

Ce vendredi matin, Pap Ndiaye a rappelé le contexte dans lequel il avait prononcé ces termes.

"Il y a trois ans je parlais des États-Unis, dans le cadre du mouvement Black Lives Matter. Je disais que cette question se posait dans tous les pays du monde y compris en France", a-t-il expliqué.

Mais le ministre de l'Éducation refuse de voir en cela une forme de revirement, ajoutant être "un homme de conviction" qui ne va "certainement pas changer ses convictions sur quelque sujet que ce soit".

Pour Pap Ndiaye, la question des relations entre la police et la jeunesse "se pose en France" et il a "intérêt en tant que ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse à ce que ces relations soient des relations qui se passent au mieux".

Emilie Roussey