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Nouveau bac: l'inspection générale de l'Éducation épingle des dysfonctionnements

Un manifestant colle une affiche contre la réforme du BAC, à Nantes, lors de la grève du 14 février.

Un manifestant colle une affiche contre la réforme du BAC, à Nantes, lors de la grève du 14 février. - Loic Venance - AFP

L'institution, qui dépend du ministère de l'Éducation, est rarement critique. Elle regrette pourtant une réforme complexe à appliquer et de grandes variations suivant les établissements scolaires.

"Pression de l'évaluation", "variantes selon les établissements": une note de l'inspection générale de l'Éducation nationale, envoyée ce jeudi aux organisations syndicales, critique la mise en place parfois complexe de la réforme du lycée, et plus particulièrement les épreuves communes de contrôle continu du nouveau bac.

"Vraies variantes entre établissements"

L'institution, qui dépend du ministère, rend régulièrement des rapports consultatifs et se montre rarement critique. Face au nouveau bac, elle dit noter "une appréciation souvent positive de la logique de la réforme, avec la disparition des filières, la mise en oeuvre des choix de spécialités" et "une plus grande équité territoriale" mais "cette impression générale s'accommode de vraies variantes entre académies et entre établissements".

Selon l'inspection générale, parents et élèves apprécient "le principe du contrôle continu qui prend en compte le travail régulier" mais ses épreuves sont vécues comme "un élément de complexité excessive", qui mettent les élèves "constamment sous la pression de l'évaluation".

Les proviseurs ont eux l'impression "d'organiser en continu des examens". Le nouveau bac, dont ils dénoncent "la complexité", génère "pour l'institution un surcoût énorme pour un rendement faible", rapporte l'inspection générale.

Les syndicats vent debout contre la réforme

Au-delà de leur aspect logistique, les nouvelles épreuves instituent "une confusion entre la logique de la certification (baccalauréat) et la logique de la formation (notes balises), qui devrait être au coeur de la réforme: le poids effectif ou présumé des E3C déséquilibre l'ensemble, au détriment de la formation", insiste l'institution. 

Depuis leur lancement le 20 janvier ces épreuves de contrôle continu, baptisées E3C, suscitent la colère des syndicats, de professeurs et de lycéens qui veulent "faire barrage" à cette réforme du bac voulue par le ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer.

Elle s'est traduite par le blocage de plusieurs dizaines d'établissements dans l'Hexagone et en outre-mer, et par le report d'épreuves dans plusieurs dizaines de lycées, sur 1.600 lycées publics au total.

Un allègement des épreuves 

Ces épreuves d'histoire-géo, de langues vivantes, et de mathématiques pour la voie technologiques, s'échelonnent jusqu'en mars pour les élèves de première. Elles sont réparties en trois sessions sur les années de première et terminale et comptent pour 30% de la note finale.

Le comité de suivi du nouveau bac, chargé d'examiner un certain nombre de problèmes liés à la réforme, doit tirer le bilan de la première session d'épreuves le 11 mars. Selon l'un de ses membres, il devrait proposer d'alléger nettement leur organisation pour la deuxième session, qui doit démarrer dès la mi-avril.

C. S. avec AFP