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Gouvernement

"Nous ne pouvons pas accueillir plus de réfugiés", affirme Valls

Manuel Valls à Munich ce samedi

Manuel Valls à Munich ce samedi - Christof Stache - AFP

Le Premier ministre s'est montré ferme et a tenu à se distinguer de la ligne d'Angela Merkel.

Manuel Valls a tracé samedi une ligne de fermeté de la France sur l'accueil des migrants en Europe, se disant défavorable à un mécanisme permanent défendu par la chancelière Angela Merkel et à aller plus loin que le quota français de 30.000 réfugiés.

A quelques jours du sommet européen à Bruxelles du 18 et du 19 février, qui doit notamment se pencher sur l'afflux sans précédent depuis 1945 de migrants en Europe, le Premier ministre, en marge de sa visite à la conférence sur la sécurité de Munich, a répété à plusieurs reprises:

"Nous ne pouvons pas accueillir plus de réfugiés."

Sinon, a-t-il réaffirmé, la fin de Schengen menace et le retour des frontières intérieures de l'UE, "avec les conséquences économiques qu'on peut imaginer".

"Quels pays vont accueillir plus de migrants?"

"Je ne pense pas qu'il y ait aujourd'hui de majorité en Europe pour imposer un mécanisme permanent de relocalisation. Les solutions sont au Levant, en Turquie en Jordanie, en Méditerranée. Mais il faut un message très clair qui dise 'maintenant, nous n'accueillons plus de réfugiés'", a insisté le chef du gouvernement français lors d'une rencontre avec la presse allemande.

Angela Merkel, qui cherche à établir "une coalition de volontaires" pour accueillir migrants et réfugiés -dont plus d'un million sont déjà arrivés en Allemagne-, a estimé vendredi qu'un groupe de pays de l'UE pourrait accepter de se répartir plus de réfugiés que ce qui est prévu jusqu'ici, en échange d'une lutte accrue de la Turquie contre la migration illégale.

Manuel Valls a affiché son scepticisme, défendant les pistes françaises: centres d'enregistrement "hotspot" des migrants et garde-frontières européens.

"Quels pays vont accueillir plus de migrants? La Suède, le Danemark, la Finlande, qui ont déjà beaucoup accueilli? Le Royaume Uni? Je ne vous fais pas un dessin... L'Italie, qui peut à tout moment être confrontée à une nouvelle vague venue de Libye?", a-t-il questionné.

Sur fond d'aggravation de la crise migratoire, d'un nouvel exode de civils syriens à attendre de l'offensive russe autour d'Alep mais aussi des attentats de Paris du 13 novembre, la position française s'est durcie ces derniers mois.

En septembre, le président Hollande s'était pourtant dit favorable, au côté d'Angela Merkel, à ce mécanisme permanent pour les réfugiés, après l'émotion mondiale provoquée par la photo du petit Aylan, retrouvé noyé sur une plage.
la rédaction avec AFP