Nice: Estrosi pose un lapin à la ministre George Pau-Langevin

En visite à Nice, Vincent Peillon a envoyé George Pau-Langevin rencontrer à sa place le maire UMP, Christian Estrosi... Mais l'élu n'est pas venu au rendez-vous.

La visite ministérielle a tourné au vinaigre. Vincent Peillon, ministre de l'Education nationale, s'est rendu à Nice vendredi. Objectif: visiter un lycée professionnel luttant contre le décrochage scolaire.

La veille au soir, le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, avait demandé à rencontrer le ministre. Mais, à l'heure souhaitée, celui-ci avait rendez-vous dans une permanence de la liste du candidat socialiste aux municipales de Nice, Patrick Allemand. Vincent Peillon a donc envoyé George Pau-Langevin à sa place.

La ministre déléguée à la Formation professionnelle a interrompu sa visite niçoise pour se rendre en préfecture à 11 heures. Problème: Christian Estrosi n'était pas là. "Aucun élu n'est venu", a déploré Vincent Peillon lors d'un point presse.

"C'est une grossièreté républicaine très rare dans notre République de laisser un ministre en charge, seul, après avoir demandé un rendez-vous", a-t-il asséné, précisant que "le programme de la visite était connu depuis lundi".

Estrosi veut se plaindre auprès de Hollande

Christian Estrosi lui a rendu la politesse, en évoquant "un geste très anti-républicain" du ministre, qui ne l'a pas glissé dans son emploi du temps. Il affirme aussi avoir fait prévenir à temps la ministre déléguée George Pau-Langevin.

"C'est très regrettable qu'on se comporte de manière militante plutôt qu'en ministre de la République", a lancé l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, vendredi lors de ses voeux à la presse locale, en promettant de se plaindre auprès du président de la République.

Vincent Peillon, lui, s'est justifié en retour: "En dehors de mon activité ministérielle, il est tout à fait normal que je fasse ce que je souhaite", a-t-il stipulé. Le ministre est par ailleurs candidat aux élections européennes dans le Sud-Est.

L'épisode intervient alors que les ministres sont sur le point de recevoir une note de Jean-Marc Ayrault, rappelant les règles de conduite à tenir pour leurs déplacements à l'approche du scrutin municipal de mars.

Ariane Kujawski avec AFP